Timberland. Don't Wear It. Use It
D'abord esthétiquement, c'est une vraie évolution, le petit Justin a la classe, la grande classe, tout en Dior gris, l'allure de l'homme occupé à la barbe naissante. Il est déjà une classe au-dessus, quand ses collègues agitent les bras, entourés de demoiselles légèrement vêtues, celui-ci se contente de l'essentiel, des pas de danse efficaces, légers et soignés et un jeu d'acteur minimaliste mais sincère.
Puis musicalement, c'est la révolution. Timbaland produit tout l'album avec un talent fou, on entend du disco, du Mickael Jackson, de la pop sucrée, de la soul, du funk blanc, et peu de r'n'b pourri. On ajoute deux ou trois chansons de pseudo rappeur pour ne pas trop se donner une allure d'album parfait. Justin chante comme un ange, même en live.
L'intro égrène en quatre minutes toutes les influences du petit Justin, du grand Mickael, à la pop synthétique des 80's, aux producteurs des années 2000, il prend le meilleur de partout pour créer son propre style de funk futuriste blanc. Le schizophrène LoveStoned/I Think She Knows composé d'un morceau disco, d'une partie beatbox et d'une miniballade pop mielleuse est une merveille de production (Le break défonce tout simplement). Ça pue les millions, mais c'est très bien fait, et surtout bien composé. Les deux singles tropdlaballe Sexyback et My Love peuvent faire danser une foule ivre pendant des heures, avec les deux meilleures rythmiques de l'année, mais souffrent surtout de leurs invités vocaux poussifs comme T.I. (un des plus gros défauts de Timbaland est de laisser trop de monde rentrer dans son studio) ou Timbaland lui-même (son deuxième plus gros défaut est de ne pas savoir fermer sa gueule). Et puis il y a What Goes Around/Comes Around, avec son clip de neuf minutes avec la bombasse Scarlett Johansson, mais surtout la plus belle ballade cul-cul de cette année : des violons, une guitare acoustique hispanisante, des chœurs et un refrain par-fait !