You're so young and so much different than I.

Seulement quelques mois après la sortie de leur album éponyme, KISS revient en force avec un album sous-estimé. Contrairement à l’avis général, je suis du genre à penser qu’Hotter Than Hell est supérieur à son ainé même s’il manque de mégatubes.
Le design général de la pochette suffirait à en rebuter plus d’un, c’est kitsch, coloré à en faire mal aux yeux et un peu n’importe quoi quand même. Ce qui va à l’encontre du style sonore bien plus sombre et à la limite du Heavy Metal par moments. Mais bon sinon il faudra m’expliquer pourquoi la couverture est aussi laide et surtout pourquoi avoir des trucs un peu partout écrits en japonais. Enfin…pourquoi pas ?

Paul Stanley ouvre les hostilités, comme sur l’album précédent, en contredisant ce que je disais plus haut. En effet son Got To Choose est relativement Pop et entrainante. Il ne reste plus qu’à savoir si sa copine l’a choisi lui ou son amant.
C’était sans compter sur l’arrivée d’Ace Frehley pour remonter le niveau côté Heavy. N’ayant toujours pas confiance en ses talents vocaux il lègue son Parasite à Simmons, ce qui colle parfaitement. La chanson est lourde et efficace, parfaite pour la voix de Gene, en particulier en Live. Elle sera d’ailleurs reprise par de nombreux groupes mais c’est surtout Anthrax qui prouvera qu’elle était parfaite pour ce genre de groupes.
Simmons récidive avec Goin’ Blind une puissante balade écrite à lépoque de Wicked Lester. Il y détaille une romance impossible et vouée à l’échec, entre un vieillard de plus de 90 ans et d’un jeune adolescente même pas encore majeure. Malheureusement le groupe lui-même semble oublier ce titre quasi parfait, étant donné qu’il est rare de l’entendre lors de leurs concerts. Il s’agit là de l’une de leurs chansons les plus marquantes et des plus réussies, ainsi qu’à mon avis une des meilleures chansons de l’album.
Les deux pistes suivantes sont particulièrement différentes de celle qui les précèdent mais qui sont entre elles relativement similaires. La chanson titre Hotter Than Hell et Let Me Go Rock ‘N’ Roll sont toutes deux efficaces mais simplistes. Elles fonctionnent bien lors de l’écoute de l’album en entier mais restent plutôt oubliables. Cette dernière sera d’ailleurs l’un des standards du groupe en Live.
All The Way fonctionne tout aussi bien, si ce n’est encore mieux, même si en dehors de l'album elle reste relativement oubliable. Enfin bon c'est vraiment bien quand même.
Watchin’ You est ma préférée sur l'album avec son style très Heavy, bien couillu comme il faut. Merci Ace, ton putain de riff déchire sa mère ! Alors peut-être que c’est dû au fait que j’ai toujours préféré le style vocal de Gene à celui de Paul, c’est vrai. Mais peu importe, c'est trop de la bombe de balle !
Mainline vient tout bonnement casser le rythme et exploser en mille morceaux ce que je disais sur le son plus lourd et plus sombre. Comme souvent avec Peter Criss, le matou à la voix éraillée, c’est cul-cul et totalement oubliable mais étonnamment ça fonctionne toujours avec lui. Et d’ailleurs celle-ci ne viendra pas me contredire.
Comin’ Home est un effort commun entre Paul et Ace. Une association qui fonctionne sans réelle surprise, étant donné le talent des deux hommes. Un titre mélodique et maitrisé qui ne s’oublie pas de sitôt.
Mais LA chanson de l’album ou tout du moins celle que je préfère, reste et restera Strange Ways. Ecrite à nouveau par un Space Ace au top de sa forme mais surtout interprétée avec surprise et brio par Peter. Je ne saurais dire ce qui me plait en particulier ici, peut-être la voix d’un Criss plus inspiré que d’habitude ou encore pour ses sonorités assez lourdes et rares pour le KISS du tout début.

Au final Hotter Than Hell m’a l’air d’être un album incompris à l’époque et malheureusement encore aujourd’hui. De la période pré-Alive (leur fameux album Live), il s’agit sans aucun doute du meilleurs des trois. Le seul problème étant la qualité sonore de l’enregistrement qui est franchement médiocre. Mais en réalité se son brut ne fait que renforcé l’aspect lourd et sombre, un peu comme pour les premiers albums de Black Sabbath en fait.