Sans doute leur meilleur album

Ceux et celles qui se sont arrêtés au carton mondial de leur précédent album, « Pornograffitti » en 90, ont souvent été déçus par cet album qui par bien des aspects, va encore plus loin que son prédécesseur. Sa liberté contrôlée à la perfection et sa variété musicale sont gigantesques, mais il se révèle aussi plus difficile à appréhender, moins « charmeur » que « Pornograffitti », plus complexe. Il faut plusieurs écoutes pour s’en imprégner. Une sorte d’hommage à leurs 3 plus grosses influences, les Beatles (pour le côté pop mélodique), Van Halen (le côté hard punchy et virtuose) et Queen (la grandiloquence). C’est pratiquement un album concept qu’Extreme nous propose en 92, découpé en 3 parties distinctes (le titre s’expliquant ainsi) d’où la déception visible de beaucoup de fans qui se sont alors concentré sur leur œuvre précédente. Le Extreme hard rock pêchu est bel et bien là (il ne manquerait plus que ça) et c’est la 1ère partie de ce « III Sides », jusqu’à « Peacemaker die ». Ensuite débute la 2e partie dans une ambiance plus acoustique et plus calme, plus touchante aussi, comme dans « Tragic Comic » qu’on imagine bien écrit par…McCartney ! Le groupe a le talent éclectique pour ne pas se vautrer lamentablement comme d’autres auraient pu le faire. On y découvre un groupe qui se fait se faire plus grave dans son propos.

Mais la 3e partie refuse de céder au découragement ou au désespoir et nous montre que la lumière est toujours là. IL s’agit de la face « Queenesque » par excellence où Bettencourt a collaboré avec Mike Moran, l'homme qui a aidé Queen à terminer « Innuendo », juste avant la mort de Freddie Mercury (ceci expliquant cela !). C’est sans doute là le meilleur disque de leur carrière, sans aucun tube réel alors que le précédent en regorgeait (et ça ne manque pas, preuve qu’on peut faire ainsi un grand album !). Oui, c’est un disque gonflé, parfois encore surproduit, c’est vraiment le seul point à nuancer mais solide et qui reste dans le temps (la marque des très bons albums). Le grand public l’a largement ignoré, la maison de disques mécontente a montré les crocs. Pas de surprise, lorsque le groupe a participé au concert hommage à Mercury à Wembley cette année-là, Brian May les a présentés comme de « vrais amis ». La suite par contre va être plus difficile pour Extreme et ils ne retrouveront plus jamais ce niveau de créativité là. 8.5 étoiles si j'avais pu.