On la sait, la période de gloire d’Aretha s’est achevée avec les années 70. Dans les années 80 et 90, elle a sorti ponctuellement des albums qui tentaient de la maintenir dans le vent, mais aucun qui soit marquant. Ils étaient même parfois ratés…Sa voix restait somptueuse mais au service d’un répertoire souvent médiocre. Cependant, on continuait de parler d’Aretha car elle a participé à des duos qui l’ont maintenue à flot heureusement : on se souvient du duo avec Eurythmics en 1985 (« Sisters are doin’ it for themselves ») et celui avec George Michael l’année suivante (« I knew you were waiting for me »), 2 gros tubes. L’associer à de grands noms de la pop permettait de montrer à quel point elle était influente, les morceaux étaient bons et puis, pour les affaires, c’était très rentable, alors pourquoi s’en priver ? On retrouve ces 2 chansons sur cette compilation de 2007 qui comprend des duos de 1980 à 2007.
À côté de duos très honorables comme ceux avec Sinatra et George Benson, on trouve beaucoup de titres des années 90 lorsque son producteur Clive Davis voulait à tout prix la faire enregistrer avec des stars du R’N’B et c’est un son caractérisé par un « boom-boom-tchac » continu que je ne supporte pas et qui a très mal vieilli (on peut se plaindre des synthés omniprésents des eighties…). Le résultat, ce sont des duos avec Mary J. Blige (2 en plus), Mariah Carey, Fantasia…Bof, bof, bof. Même le duo avec Elton en 89 n’apporte rien, tellement il est fade et tente de montrer 2 immenses artistes qui luttent pour rester « modernes » à tout prix. Alors, bon, il reste cette voix magique d’Aretha capable d’endosser tous les styles, même l’opéra ! Eh oui, lors de la cérémonie des Grammy Awards en 1998, Luciano Pavarotti devait interpréter « Nessun Dorma » de Puccini. Mais il doit se désister à la dernière minute et c’est Aretha qui s’en charge avec maestria ! Ce n’était bien sûr pas une chanteuse d’opéra, elle n’a jamais prétendu l’être, mais elle nous montrait là une nouvelle fois l’étendue gigantesque de ses capacités vocales. Trop peu quand même pour faire de cette compilation un incontournable.