La chanson française actuelle et moi entretenons des rapports bien trop étroits quand on sait que je ne peux pas l'encadrer. La chanson française actuelle est comparable à un fromage blanc, un fromage blanc dans lequel on est sensé mettre du sucre, sauf qu'il ne nous reste qu'une infime partie de ce qui existait avant, cette cuillère sucrée, c'est le rap d'Orelsan, en comparaison, les autres bouchées me paraissent bien fades...
Simple homme, banal comme cent autres, OrelSan semble bien petit par son physique, à Caen, il est un dieu, dans sa tête, il est pitoyable.
OrelSan se critique, critique ses actions, ses pensées, mais il critique avant tout cette société, cette époque qui le force à suivre une ligne de conduite bien injuste et malheureusement prédéfinie.
Salauds de riches, salopes de schizo mythomanes, suicide sociale, chant pessimiste, rap mélodieux, OrelSan parait être le plus apte à comprendre le monde, à le décrire, à nous matraquer le front de ses saloperies déblatérées par ces corrompus de politiques, le monde est contre lui, le monde est contre nous. Le chant des sirènes, sous un phare lointain, ou bien derrière ta Twingo, saloperies de sirènes, de muses ou de poulets.
Ça balance, ça balance et ça questionne...
Certaines pièces manquent aux puzzle, répétitif parfois, manque d'inspi sur certaines pistes, mais finalement le tout forme une magnifique satire sur la cruauté de l'humanité qui se perpétue, une dénonciation, un album pessimiste.
D'l'humidité sur chaque prunelle, c'est violent, mais ton quotidien te retient, fuite impossible, ouvre ton sac, sort le spray pour la gorge, pour ta gorge devenue rouge, faute à tes nombreuses gueulantes contre l'Homme, ou bien sort un appareil à gâchette possédant le droit de règne sur la limite entre la vie et la mort.
Chut... L'album se termine, la vie aussi, la mort viendra quand même, l'album explose, atteint son apogée, OrelSan termine son "J'accuse" sur deux de ses meilleurs chansons, et putain, cet album à un sens, une chronologie, on retourne chez Black M et ce sens vous pouvez vous le foutre au cul !
Et ouais les mecs, j'écoute Led Zepp, Chuck Berry, Johnny Cash, Jimmy Cliff, Muse et OrelSan, comme quoi, c'est possible de varier les plaisirs.