En 1998, Lazuli apparaissait et ce groupe hors-norme allait bouleverser le rock progressif en langue française (oui, il fallait oser chanter dans la langue de Molière !), avec une instrumentation très originale, dont un instrument unique au monde, la léode. Ignoré en France, à cause de médias aveugles et sourds, Lazuli est en train de réussir depuis longtemps une superbe carrière internationale dont on devrait légitimement se féliciter. Et les changements de musiciens dans le groupe n’ont en rien atténué sa portée, toujours aussi soudé autour des frères Léonetti. En 2020, avec plus de 20 ans d’expérience, le groupe se permettait même de sortir un concept-album, nous racontant "Le Fantastique Envol de Dieter Böhm". Un album qui se découpe tel une pièce musicale avec un prologue, des actes, et un épilogue pour marquer le final. Si on essaie de résumer cette histoire, il pourrait s’agir de l’histoire d’une chanson, de la conception (« Les Chansons Sont des Bouteilles à la Mer ») aux émotions ressenties par Dieter Böhm, auditeur quelconque (« L'Homme Volant »).

Le groupe nous offre ici une œuvre encore de très haut niveau, que ce soit la qualité poétique des paroles, celle des musiciens fantastiques et l’enchaînement soigné des morceaux. La production est très efficace, mettant en avant aussi bien l’énergie du groupe que la finesse des arrangements. Tout le monde est à sa place et le résultat est enthousiasmant (« Dans les mains de Dieter », « Mers Lacrymales », « Baume »…), à prendre vraiment comme un tout pensé et sensible. Un mot sur le (très) joli CD, bien présenté dans un livret avec photos et paroles des chansons. C’est devenu tellement rare aujourd’hui qu’il faut le souligner. Sans doute le disque le plus solide de Lazuli, au moins aussi bon que « Tant que l’herbe est grasse » de 2014, un groupe qui continue d’affirmer un vrai talent et une réelle originalité dans le monde du rock français, même si ça se fait dans une indifférence nationale honteuse. Les fans qui les ont vus en concert savent par contre ce qu’ils sont capables de déployer, les publics allemands, néerlandais ou britanniques ne s’y trompent pas ! En 2025, en 1ère partie de Marillion à Paris, ils ont récolté un triomphe mérité, les gradins étaient debout et même les photographes dans la fosse applaudissaient, du jamais vu pour moi !!!

JOE-ROBERTS
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le 27 avr. 2025

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