J'ai vraiment essayer d'aimer cet album, je l'ai réécouté ces derniers jours au moins 5 fois (je voulais être sûr de ma note).
Et ça ne passe pas vraiment pour ce qui est de l'album dans sa globalité.
LZ III a été enregistré en Angleterre (ou en Irlande en tout cas c'était les îles britanniques) et il y a énormément d'emprunts (les mauvaises langues parlent de plagiat) à des classiques folk locaux.
C'est un parti pris très étonnant pour un groupe qui a quand même posé les bases du hard rock (ex : communication breakdown). Le virage est salué par certains qui crient au génie ; ce n'est pas mon cas.
En particulier (et même après leur avoir donné plusieurs chances), les deux derniers morceaux de l'album ("Bron-y-aur stomp" et "hats offf to (roy) harper") sont très faiblards.
Il y a, à mon sens, un assez grand décalage entre les critiques élogieuses qu'on peut lire sur cet album et la qualité de la majorité des compositions.
Après de multiples écoutes, j'ai identifié (outre l'alien de l'album, le morceau hors norme sur lequel je reviendrai) deux titres plutôt intéressants/agréables Tangerine et That's the way et... c'est à peu près tout.
Pour le surplus, c'est assez fade.
Quand on sait que la plupart des morceaux sont à moitié des plagiats lors d'une pause dans les îles britanniques, l'album pourrait paraître très surcoté.
Reste : le morceau "alien", la pépite du disque, le titre iconique.
Parfois quand vous parlez à des gens de l'album "A night at the opera" (Queen), ils vous répondent : "connais pas" et là vous ajoutez : "c'est l'album de Bohemian rapsody" et d'un seul coup : "à ouais je connais bien sûr".
Pour cet album de Led Zeppelin, c'est un peu pareil ; LZ III : c'est l'album de "Since I have been lovin you".
A propos de ce titre (où la guitare acoustique/folk est totalement absence cette fois), ça a déjà été dit par beaucoup : on est sur une masterclass.
Jimmy Page fait ce qu'il sait faire de mieux (du blues rock qui tire vers le hard rock) et il le fait à la perfection ; c'est un délice d'écouter et de réécouter (notamment) l'intro tout en toucher du morceau.
Dans ce domaine, c'est-à-dire jouer de la guitare en insistant sur les nuances de jeu, en fracassant certaines notes puis en en murmurant d'autres, Jimmy Page est un maître. Le seul à pouvoir rivaliser à propos de cet aspect technique et artistique du jeu à la guitare électrique est peut-être Carlos Santana (je pense en particulier au morceau Europa).
La masterclass ne s'arrête pas là puisqu'au delà du toucher de Page, c'est toute la construction du morceau qui est géniale ; on dit adieu au sempiternel couplet/refrain/couplet pour embarquer dans le Zeppelin vers des horizons nouveaux et incertains. Le voyage est inoubliable.
En synthèse : l'album de l'inoubliable "Since I have been lovin you" accompagnée de quelques titres folk/rock qui ne passionnent que les fans hardcore du groupe.