D’abord il y a cette pochette et la dégaine extraordinaire de Phil Lynott, un artiste hors-norme dont la carrière a été trop courte pour montrer toute l’étendue de son talent. Il semble prendre la scène d’assaut comme d’autres partent gravir des montagnes : impressionnant. Ce CD est le 1er album live de Thin Lizzy qui a connu un gros succès à sa sortie en 1978, fait de divers enregistrements en concerts datant de 1976 et 1977. Phil est entouré à cette époque de Scott Gorham, Brian Robertson et Brian Downey à la batterie. Son pote Huey Lewis vient jouer de l’harmonica sur le spectaculaire Baby drives me crazy dans lequel le public donne toute sa voix. Bon, à vrai dire, selon les propos de Tony Visconti, le producteur de l’album, il n’y a en réalité que peu d’éléments qui ont été gardés des enregistrements originaux pour faire ce live, une grande partie semble avoir été réenregistrée en studio…D’abord, c’était une méthode très fréquente à cette époque (les moyens d’enregistrer un concert restaient limités et cela permettait de gommer les défauts et imperfections d’un concert original) et beaucoup d’autres artistes ont fait la même chose. Et puis, est-ce que ça enlève la puissance de ce live ? Absolument pas, et c’est bien le plus important ! Son énergie reste très forte presque 40 ans après. Les tubes s’enchaînent, Jailbreak, Rosalie, Are you ready ou encore le véritable hymne The boys are back in town, pas une minute de répit pour l’auditeur, 17 titres dévastateurs. On tient là un sommet du rock live des années 70, un album qui n’a pas pris une ride, à classer parmi les incontournables au même niveau que le Status Quo Live, Made in Japan de Deep Purple et le Live Bullet de Bob Seger, par exemple : des énormités qu’on prend encore un plaisir fou à (ré)écouter aujourd’hui !