Agoraphobic Solipsist

Un de mes derniers coups de cœur de 2021, ce premier album du projet italien Vertebra Atlantis.

Trio composé notamment du jeune et talentueux Gabriele Gramalia, connu pour ses projets multiples dont Turris Eburnea et Cosmic Putrefaction, Vertebra Atlantis accouche d’un premier album d’une grande maturité, en lien avec le pedigree des musiciens participant.

Déjà, le label I, Voidhanger laisse imaginer qu’on aura affaire à un album hautement intellectuel ; et c’est bien le cas.

Le death metal pratiqué ici est pluricéphale, oscillant tantôt entre tendance blackisante, avec des trémolos aériens et atmosphériques, du gros riff grave et rentre-dedans à tendance old school, des passages teintés d’ambient et d’atmo avec grands renforts de nappes de claviers, et enfin un côté progressif parfois très appuyé.

Le chant est double (même triple, si l’on compte les shrieks additionnels), très guttural pour l’un, plus criard pour l’autre ; mais les passages purement instrumentaux sont aussi légions, à l’image du magnifique et planant Altopiano Celeste (le bien nommé).

A la fois d’une complexité désarmante et d’une grande accessibilité, paradoxe dont on se rend compte dès la première écoute, Lustral... fait cohabiter brutalité et subtilité, ses morceaux longs et variés alternant les tendances avec aisance et fluidité. Les musiciens font preuve de talent et d’une grande maîtrise de leurs instruments, sans jamais tomber dans le démonstratif.

J’ai souvent eu l’impression qu’il s’agissait d’une version plus aboutie de Turris Eburnea, projet dont j’avais dit qu’il restait encore perfectible, tout en montrant un grand potentiel. Le voici révélé ici, incarné par Vertebra Atlantis.

On n’est clairement pas passé loin de "l’instant classic", pour ma part. Les quelques écoutes que j’ai pu lui consacrer m’ont un peu fait redescendre de mon nuage, avec plus de clairvoyance. Au demeurant, cet album me paraît être d’une solidité à toute épreuve et s’inscrit clairement dans le temps, me concernant.

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