Déception
J'adore la voix de Rosália et je salue son ambition artistique avec ce projet mais je passe complètement à côté. Non ce n'est pas du génie, je me suis méchamment ennuyé sur les 2/3 des titres, c'est...
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le 7 nov. 2025
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Avec LUX, Rosalía confirme qu’elle appartient à cette catégorie rare d’artistes capables de redéfinir les codes tout en restant profondément personnelles. L’album est un voyage sensoriel, culturel et émotionnel où chaque morceau semble taillé pour provoquer, fasciner et surprendre. C’est un de ces projets qui marquent immédiatement, comme l’a pu le faire Ray of Light de Madonna à son époque : un disque qui dépasse la musique pour devenir une expérience. Je pense aussi à Homogénic ou vespertine de Björk qu'on retrouve en duo sur le single de lancement, ce qui n'est pas un hasard.
Les textes se distinguent par leur richesse et leur finesse. Rosalía jongle entre intimité, spiritualité, modernité et héritage culturel avec une aisance désarmante. Elle sait évoquer le sacré comme le charnel, l’hypersensibilité comme la puissance, tout en multipliant les références et les symboles. Rien n’est laissé au hasard.
Mais LUX, c’est aussi un travail de musicalité absolument remarquable. Chaque titre semble sculpté, pensé pour surprendre sans jamais perdre en cohérence. Rosalía se joue des frontières : électronique, flamenco, pop expérimentale, influences latino-américaines, touches européennes, clins d'œil club… tout s’entremêle avec naturel. La production est d’une précision folle, tout en conservant une grande organicité.
La voix de Rosalía, toujours aussi riche et expressive, est ici utilisée comme un instrument à part entière. Elle chuchote, chante, découpe, se fragmente, se superpose. Elle sait se faire brute, fragile ou céleste selon le moment, ce qui rend l’écoute d’autant plus immersive.
Parmi les morceaux qui marquent immédiatement :
Porcelana, qui rappelle le travail de Bjork avec les cordes, l'ambiance sombre qui se construit petit à petit. On a une outro magnifique avec choeurs d'anges et juste avant un piano glaçant.
La Yugular, intense, viscéral, presque hypnotique, la construction de ce titre est un véritable coup de génie, cela commence par de la douceur avant de partir en symphonie magistrale avec les meilleures paroles de ce disque.
Reliquia, où l’héritage et le sacré se rencontrent dans une atmosphère poignante avec des choeurs divines, on retrouve son héritage flamenco tout au long.
Divinize, un titre audacieux qui mêle énergie mystique et modernité éclatante qui contient une voix douce limite sensuelle. Les cordes sonnent la gravité, la rupture ou le déchirement du cœur.
Mio christo est certainement le titre le plus pur et le plus vocal de ce projet, se rapprochant du classique.
Berghain, véritable immersion dans la culture club européenne, sans jamais abandonner la signature Rosalía mais avec un arrangement classique avec orchestre et voix d'opéra. Bjork hante la chanson avec un texte qui a sa place.
La Perla, délicate et lumineuse, telle une comptine mais avec un texte de rupture contre son ex qui montre sa déception, sa rage, son amour. C'est aussi le titre le plus accessible pas étonnant qu'il se détache en tant que futur single.
Jeanne, qui résonne comme une ode à la force, à l’histoire et à la féminité. J'apprécie l'outro du titre, souvent une réussite dans l'album, on peut jamais prévoir ce qu'on va entendre. Son français ici est impeccable.
La Rumba del perdon renoue avec le flamenco ancestral de Rosalia avec des excellents featuring pour l'accompagnement sur ce titre de rédemption qui peut devenir un single familier pour elle.
Memoria, sensible et introspective, ici le Fado est d'une beauté.
Magnolia, un final somptueux, presque cathartique annonçant sa mort et sa résurrection.
Ce qui force l’admiration, c’est cette capacité qu’a Rosalía à absorber tant de cultures, tant de sonorités, et à les recracher dans un langage musical qui n’appartient qu’à elle. LUX provoque des réactions partout où il passe parce qu’il parle à chacun différemment. Il puise dans le monde pour recréer un univers. La Chine a un titre, le Japon, l'Italie, l'Ukraine, le Portugal, la France, les Catalans en Espagne, les Allemands. Elle cherche à rapprocher les cultures, à s'améliorer aussi tout en apprenant des choses sur le monde, c'est le but de se projet d'ailleurs, parler à l'humain, s'enrichir.
En somme, LUX est un album grandiose, ambitieux, magistralement exécuté. Un projet rare, qui marque une époque et réaffirme Rosalía comme l’une des artistes les plus visionnaires de sa génération.
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il y a 2 jours
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