Une artiste inclassable qui se réinvente à chaque album

Du flamenco moderne, à la pop, ROSALÍA propose aujourd'hui une production orchestrale loin des standards des tubes radios.

J'ai personnellement découvert l'artiste catalane à ses débuts sur l'album Los ángeles avec une guitare sèche, des reprises de grands classiques du flamenco qui m'ont directement parlé, étant donné mon passé avec la culture latine et hispanique. Déjà à l'époque on pouvait percevoir une volonté de s'affranchir des codes ancestrales avec une touche de singularité, une fougue qui la qualifie.

En découvrant cet album, je suis rattrapé par un brin de nostalgie qui me ramène en 2017, année où l'artiste chantait avec sa guitare devant seulement quelques personnes dans les rues du quartier El Raval à Barcelone... Et quel chemin parcouru depuis !

Rares sont les artistes mainstream à faire un pied de nez aux dictats des maisons de disque et du format radio. Rosalia quant à elle, délivre une oeuvre profonde en compagnie de la London Symphony Orchestra. Aux allures de quête mystique et de chant évangélique moderne, l'album nous emmène aux tréfonds de la réflexion de la Motomami aux travers de thèmes tels que la liberté, la religion, la place de l'Homme en société ou encore le mal être.

J'ai particulièrement aimé l'audace de cet album, qui est l'exact opposé en termes d'identité de son précédent album.

En revanche, j'ai parfois trouvé la production trop complexifié et difficilement compréhensible avec plus d'une dizaine de langues présentes au fil des titres.

J'ai particulièrement apprécié "Mio Cristio Piange Diamanti" qui m'a rappelé la splendeur du climat liturgique des églises espagnoles. "La Perla" est dénuée d'artifices accompagné d'un faux yukulélé, original et rafraichissant, immersion en opéra garantie.