"Magic Hour", ou la pomme de discorde. 4 et à priori ultime album du groupe mainstream le plus gay friendly que la terre ait portée. Mainstream ? Hélas, avec cet album oui. Les trois premiers disques, chacun des perles en leur genre avaient assis la réputation du groupe dans nombre de milieux underground et ce dernier avait acquis une certaine réputation qui se traduisait dans les charts. Avec "Magic Hour", un gros succès commercial était visé, ainsi que les dancefloors mondiaux.
Problème : l'album est un semi-échec, dans toutes les catégories. Petit succès commercial - même si le plus gros du groupe, critiques divisées là où elles étaient autrefois quasi unanimes, fans contrits et... groupe qui annonce une séparation sur la fin de la tournée. La cata quoi.
Pourtant, à s'y pencher de plus près... J'ai assisté à leur escale parisienne en octobre dernier et c'était un des meilleurs concerts de ma vie. Et surtout, je me suis pris à apprécier des chansons que je n'aimais pas trop du dernier album, et à prendre du recul vis à vis de celui-ci. En l'occurrence, il y a une très mauvaise chanson dessus : le single "Only the Horses", qui passe bien en live. Quelques chansons sont anecdotiques mais toujours plutôt dansantes et très bien mixées (le son est assez parfait et le disque est bien produit).
Mais on a aussi quelques titres de bonnes de très bonne facture : "Baby Come Home" ou "Inevitable" par exemple. Les textes sont, comme toujours parfois délirants ("Keep Your Shoes On"), parfois plus graves ("Baby Come Home").
Enfin, l'album nous gratifie de 4 titres majeurs du groupe : "Keep Your Shoes On", "Let's Have a Kiki" (et son inimitable chorégraphie, de loin le morceau le plus drôle et emblématique du disque), "Shady Love" et "Fuck Yeah" (bonus track). Sur les deux dernières, Shears s'exerce avec succès au rap.
Un album au final très dansant, idéal pour des soirées entre potes, malgré quelques ballades moins réussies qu'à l'accoutumée et des morceaux trop calibrés dancefloor un peu insipides.