Melana Chasmata
7.4
Melana Chasmata

Album de Triptykon (2014)

Triptykon, comme beaucoup des projets de Tom Gabriel Fischer, est un groupe que j'ai découvert sur le tard, je n'ai commencé à écouter cet album qu'après l'avoir acheté, alors que je n'avais écouté que un ou deux titres des deux albums sortis... Et à l'instar de Celtic Frost, j'ai regretté immédiatement de ne pas y avoir prêté une oreille attentive plus tôt.

L'ouverture sur Tree of Suffocating Souls ( Joie et bonne humeur... ) est à l'image de ce qui va suivre, monolithique, étouffante, malgré une production plutôt aérée, on est pas là face à un mur de son ultra dense et impénétrable, la noirceur est rampante, dérangeante, et on comprend aisément la collaboration avec feu H.R Giger pour la production des pochettes du projet.

Ici, les guitares sont organiques, même dans l'utilisation de crunchs légers ou de guitares en son clair, comme sur la seconde piste, Boleskine House, ne font qu'accentuer la "mélancolie", plutôt même la neurasthénie de Triptykon, un des exemples parfaits étant le duo de voix de cette piste, habituel dans des genres plus symphoniques, sortant ici des clichés ultra codifiés du genre, afin de nous entrainer dans ce morceau lent, à la fois pachydermique et éthéré, noir et solaire, en clair, ça tabasse, mais c'est pas jouasse, pas du tout !
Suivent des morceaux dans la veine de Tree of Suffocating Souls, avec chacun leur personnalité, le solennel Altar of Deceit, le groovy et thrash Breathing, dont le final va abimer quelques cervicales, croyez moi !

Suit l'atmosphérique Aurorae, sublime montée en puissance, la voix n'intervenant qu'à la moitié de la piste, triste et digne, sans aucune fioriture, à l'image du morceau, qui fait partie, à mon sens, des meilleures pièces de cet album, avant de laisser sa place à la théâtrale Demon Pact, qui arrive et nous recouvre d'une chape de plomb fondu après l’accalmie. La sépulcrale In The Sleep Of Death, qui suit, démontre à nouveau le don de la bande à Fischer pour les ambiances noires, et sa voix suppliante et désincarnée ne fait qu'amplifier la sensation de désespoir que transpire cette piste (Je vous avais promis de la joie de vivre...).

Et là, après 7 pistes d'une qualité déjà extrêmement importantes, le GROS morceau... Tant par la durée, de presque 13 minutes, que par la qualité, voila Black Snow, pinacle incontestable de l'album, et revoilà cette noirceur rampante, grouillante, impossible à arrêter, qu'on contemple, terrifié et impuissant, entouré par cette masse impalpable, avant qu'elle ne nous ait totalement recouvert, nous entrainant avec elle...

Puis Waiting, qui voit le retour du chant féminin, éthéré au possible, murmure lointain, qui vient s'allier aux guitares et à la voix masculine, chuchotée puis solennelle, pour mieux recommencer, comme l'attente pleine d'espoir se change en amertume, puis disparait.

Cet album est une baffe, noir et sublime, organique, puissant, un must pour les amateurs de tempi lents, mais pas que. En jouant avec les codes, Triptykon livre un album inclassable, comme l'était Monotheist de Celtic Frost, et nous envoie à la tronche un parpaing en forme de monolithe, à écouter dans le noir pour en apprécier toute la saveur.

Créée

le 18 janv. 2015

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