Quoi de plus improbable qu'un groupe de grunge/néo punk jouant un concert acoustique "Unplugged" ? Il y a plus improbable encore c'est que le concert en question soit très réussi au point d'être devenu culte.
Si l'on chipote ce n'est pas un concert "Unplugged" à 100 % car sur "The man who sold the world" il est très clair que la guitare a été branchée sur une saturation (Boss SD-1 ou Boss DS-2 très probablement).
On oublie toutefois très vite cette entorse aux règles officielles tant l'incursion "illégale" d'une guitare lead pré-amplifiée/saturée sur ce morceau de David Bowie fonctionne à merveille.
Ce qui surprend très agréablement sur ce live "unplugged" c'est la track-list, le choix des morceaux pouvant se prêter à une version acoustique. Et là c'est juste parfait. Etait-il possible de retenir une meilleure sélection de morceaux que celle là, j'en doute fort.
Le groupe a très précisément et justement identifié les morceaux de son répertoire qui pouvaient fonctionner en acoustique et a rajouté une sélection très judicieuse et pertinente de reprises pour compléter le tout.
Il faut toutefois signaler ce moment où aux deux tiers du concert (sur Lake of Fire pour être précis) la voix de Kurt lâche/déraille nettement.
La suite du concert est en conséquence un peu une corvée pour le chanteur et ça s'entend ; la voix de Kurt est complètement bousillée sur All Apologies et surtout sur Where did you sleep last night.
Pour autant et c'est la magie de ce concert culte, quitte à avoir la voix cassée autant que cela soit sur un morceau où le chanteur se lamente de l'infidélité de sa conjointe ; la voix exprime ainsi autant que les mots le désarrois de Kurt.
En synthèse : aussi improbable qu'inimitable