Narita
7.8
Narita

Album de Riot V (1979)

Deux ans après son premier album qui a reçu un accueil honorable, Riot publie Narita (du nom d’une île et d’un aéroport japonais). La musique du groupe a évolué, le line-up également. Le guitariste Rick Ventura a remplacé L.A. Kouvaris, même si ce dernier est encore crédité pour la composition de trois morceaux. Sous une pochette assez laide, c’est une marque de fabrique du groupe, qui met toujours en scène le bébé phoque, se cache plus de quarante minutes d’un metal mélodique de qualité. Les traces de hard rock et de blues ont quasiment toutes disparu (à part sur le sautillant « Here We Come Again » et sur l’excellent « Do It Up », gorgé de groove) , en revanche les mélodies vocales sont toujours présentes. S’affirmant davantage que sur l’album précédent, Guy Speranza module sa voix et nous offre une prestation de grande qualité : « Kick Down the Wall » en apporte une preuve évidente.
Cette dévotion au heavy metal se concrétise dans leur excellente reprise du « Born to be Wild » de Steppenwolf (le premier morceau dans lequel apparaissent ces termes), mais aussi dans l’instrumental « Narita » qui voit Mark Reale fournir une remarquable prestation. Autres titres nourris aux riffs meurtriers, le furieux « Road Racin » qui clôt l’album sur un rythme ultra rapide, ou encore l’excellent « White Rock » qui sera longtemps dans la set-list du groupe en concert. Ces deux titres s’appuient sur des riffs acérés, alertes, qui annoncent les évolutions des années 1980. Et cela commence avec « 49er », un superbe morceau au riff sautillant.
Ce deuxième album de Riot affirme le style du groupe qui puise dans ses différentes influences pour nous livrer des compositions de grande qualité. « Hot for Love » se révèle bien plus riche que ne le laisserait penser une première écoute. Ses nombreux changements de rythmes sont un peu cachés par un superbe refrain magnifié par la voix de Guy Speranza. Les motifs issus du rock ou du hard rock sont parfaitement digérés par des morceaux qui ne perdent jamais en puissance. C’est le cas pour « Waiting for the Taking » qui évoque certains titres de Ted Nugent, jusque dans son long solo qui se développe avec une étonnante fluidité.
Narita se révèle être un des meilleurs albums de cette année 1979. Pourtant, il ne sort d’abord qu’au Japon, avant d’obtenir un petit pressage aux Etats-Unis en fin d’année, rapidement épuisé.

DenisLabbe
9
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le 22 janv. 2021

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