ALT+155, voilà le raccourci clavier pour taper le fameux o barré. Si grâce à ce geste de bonté, vous trouvez MØ sur Spotify, tout le plaisir est pour moi. Eh oui, la nouvelle coqueluche danoise mérite tout l’intérêt qu’elle suscite ces derniers mois.


Si Karen Marie Ørsted avait vécu à l’époque de ses ancêtres les Vikings, elle ne serait surement pas à la cuisine mais dans les rangs guerriers. C’est simple, dans sa tête c’est le bordel ! Rap, R&B, electro, pop, punk, grunge,…les styles se croisent, s’entremêlent, se déchirent, se découpent et s’assemblent pour former une musique hybride, originale, déjantée et démesurée. Impossible de ne pas écarquiller les yeux de surprise à la première écoute. Le personnage de MØ naît en 2009, un nom un brin ironique (il signifie vierge en danois) pour une fille aussi loufoque. A l’époque, la jeune étudiante écrit et compose ses propres chansons, notamment Pilgrim, Glass et Don’t Wanna Dance. Vous l’aurez compris, les morceaux qui composent No Mythologies to Follow ne sont pas l’œuvre d’une major aseptisée ou un travail à la va-vite mais bien le résultat d’une passion qui a trouvé ses racines bien longtemps auparavant. Dans ses jeunes années, MØ participe à des manifs antifascistes, écoute du Spice Girls, les Yeah Yeah Yeahs et Smashing Pumpkins et fume des joints pour impressionner ses amis. Les prémisses du succès se font après la rencontre avec Ronni Vindal, producteur de Kendrick Lamar entre autres. En 2013, son premier EP, Bikini Daze, en laisse sans voix plus d’un.


En France, c’est au festival des Inrocks qu’elle est découverte en novembre dernier. MØ ne perd pas de temps, son premier album studio, No Mythologies To Follow, débarque en mars 2014.


La même recette est réutilisée : un mélange astucieux de tous les styles qui ont forgé la jeune femme pour créer un cocktail revitalisant, dynamique à l’intérieur duquel on perçoit une petite tristesse. Derrière les ballades suaves, le champ lexical utilisé dans ses textes n’est pas le plus bisounoursesque du monde : sang, mort, larmes, rébellion, insultes,…sur le papier on pourrait aisément confondre ce jet avec celui d’une ado en dépression mais là encore la construction n’a rien de puéril mais simplement de catchy. Résultat : des morceaux comme Slow Love, Dummy Head ou Maiden donnent à l’album toute légitimité pour être qualifié de très réussi.


Cela fait un petit moment que l’on soupçonne un coup d’État prochain de la musique nordique sur le reste du monde, et très franchement, MØ n’est pas pour nous rassurer.

HawolyBa
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le 1 avr. 2014

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