Obscured by Clouds (OST)
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Obscured by Clouds (OST)

Bande-originale de Pink Floyd (1972)

Après avoir regretté leur propre refus envers Stanley Kubrick, le groupe Pink Floyd dédcide de se relancer dans la Bande Originale de film en signant de nouveau avec le français Barbet Schroeder. Dans un style nouvelle vague, comme son ancien film More, ce dernier reprend les rockeurs pour créer la bande son de son nouveau film, La Vallée. Et c'est pendant l'écriture de leur futur chef d'oeuvre The Dark Side of the Moon que Roger est ses amis iront enregistré au Château d'Hérouville dans le Val-d'Oise ce qui sera leur dernière B.O. après l'échec de Zabriskie Point.


L'album commence et on comprend directement le calme qui y résultera. En grande partie composé par Roger Waters, quelque fois aidé par les autres, l'album regorge de morceau instrumental servant de fond au film comme Obscured by Clouds, When You’re In, Mudmen ou encore Absolutely Curtains, la plupart se finissant sur d'interminable fade-out. Les autres morceaux, ceux où réside la parole et le chant, serve de musique d'ambiance à l'univers sauvage créer autour du film. Film par ailleurs assez agréable et que la musique réussit à subjuguer. On se retrouve donc principalement avec des morceaux plat tels Burning Bridges, The Gold It’s in The… et Wot’s… Uh the Deal qui de part mon énumération sans détails, prouve un côté presque ennuyant qui se vaut plus plaisant avec le film que seul. L'ensemble sert à donner un côté aventure au film, aventure presque hippie de par son style progressif toujours au rendez-vous. Mais on donne ici l'impression d'un retour en arrière, au temps de Syd Barrett, nous faisant comprendre qu'ici, le groupe cherche presque la facilité, essayant par ailleurs de cacher tout style futur à venir. Les instruments sont maîtrisé et paraisse simple dans leur utilisation. Mais c'est en grande partie du faite que ce soit une B.O.. Le groupe ne cherche pas ici à impressionner, malgré quelques solos de Gilmour toujours aussi impressionnant, mais il cherche à être en accord avec le film. Enregistré en deux semaines, l'album est rapidement sortie et rendra fière la France pendant un certains temps.


Mais ici, Waters reste cool. Il offre à David Gilmour deux morceau : Mudmen mais surtout, le morceau de l'album, Childhood’s End. Pépite oublié de leur musicographie, c'est le progressif à l'état pur, rappelant par moment Echoes ou Time. Le son de la guitare nous apparaît petit à petit avec le son de la batterie et du synthé. Le plaisir y est et le groupe se lâche réellement sur ce morceau. Le solo y est magnifique et le son incroyable. Un vrai rythme qui fera toute l'épopée de l'album suivant, mais qui en sera justement caché par ce dernier. L'album dans son ensemble nous donne un aperçu de la dictature de Roger. Prenant en grande partie le contrôle de l'album, il nous laisse un goût de désappointement que seul David réussit à effacer grâce à quelques performance mirobolante. Les tensions du groupe ne se font alors pas totalement ressentir mais les fans veulent plus de Gilmour. Heureusement, la suite leur donnera tort pendant un bon moment.


La suite de l'album continu avec quelques ballades comme Free Four, le genre de morceau collant avec la nouvelle vague. Stay restera du même genre et après un dernier instrumental, l'album finit. Et malgré toute les choses dites plus tôt, l'album en reste potable. Les solos de Gilmour font le café et Waters donne une réel touche personnel au film grâce à sa musique. Et film qui, comme déjà dit, en reste tout à fait acceptable. On y passe un moment agréable à suivre Viviane, l'épouse désœuvrée du consul de France de Melbourne, partir à la recherche de la mystérieuse et brumeuse vallée idyllique et spirituelle. Un film certes lent type Godard qui plaira à certains et en refoulera d'autres. Mieux à mon goût que More, le film reste plus une expérience sonore que visuelle.


Le son y est bon et proche des succès futur, mais la pause se sent. Le calme avant la tempête définit parfaitement l'album et on attend avec impatience la prochaine critique. Car oui, l'album est passable. Si ce n'est que je vous conseil d’écouter Childhood’s End, passez votre chemin et avancez vous vers la lumière du futur de Pink Floyd.
La première fois que je l'eu écouter, je crus à un album aussi ancien que le premier. Et pourtant, sachant ce qu'il arrive par la suite, je ne peux que me demander ce que font ces chants indien en arrière plan. Une pause ? Oui, plus qu'une pause. Mais une pause mérité pour ce qu'il se prépare.

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le 2 avr. 2018

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noireau299

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