Cet « album » est en réalité la musique composée par Pink Floyd pour le film « La Vallée » de Barbet Schroeder, n’ayant pas marqué l’histoire du cinéma. Il cumule plusieurs défauts, le 1er étant qu’il est « coincé » entre 2 mastodontes de leur discographie et qu’il ne peut rivaliser, à savoir « Meddle » et « The Dark side of the Moon ». Il a été composé et enregistré à la va-vite, en 2 semaines, au Château d’Hérouville dans les studios de Michel Magne dans la région parisienne, donc pas à Abbey Road, l’endroit où Pink Floyd a ses habitudes. Un sentiment de production pas vraiment finie, mixée vite fait-mal fait, alors que le groupe est connu pour son perfectionnisme. À l’époque, les quatre musiciens alternent tournée et sessions en studio, où ils commencent à élaborer leur futur chef d’œuvre « The Dark side of the moon », comme on peut le voir dans la deuxième version du film Live at Pompeii. Il existe des images du groupe interviewé par la télé française lors de l’enregistrement de cette musique et c’est Gilmour, le seul parlant un très bon français, qui se colle à répondre au journaliste. De même les concerts servent à structurer cette suite musicale qui s’appelle encore « Eclipse ». Si on le compare à leur précédente B.O. « More », celui-ci tient moins la route et ne peut se concevoir sans les images du film ou en tout cas difficilement.
Cependant, cet album a ses qualités. On y entend encore un travail collectif, peut-être pour la dernière fois et qui trouve son apogée sur « Dark Side ». Avec « Wish You Were Here » en 75, l’emprise de Waters sur le Floyd se fait de plus en plus sentir et elle va s’accroître au fil des années, entraînant des tensions qui vont conduire au départ de Waters après « The Final Cut ». Avec beaucoup de compositions de Gilmour et de Wright, et très peu de paroles, l'album a des sonorités envoûtantes et des ambiances séduisantes qui, pour certaines, ne dépareraient pas sur « Dark Side ». « Wots…Uh The Deal » permet à Gilmour de montrer ses qualités mais « Obscured By Clouds », « The Gold It’s In The »…ou « When You’re In » sonnent très blues-rock anglais façon sixties, mais finalement pas très Pink Floyd, une impression pas désagréable mais de quelques chose qui n’a pas abouti (peut-être faute de temps ???). Un album inégal, en partie raté mais qui ne mérite pas forcément d’être descendu en flammes comme ça arrive parfois et qu’on peut redécouvrir. Les néophytes, eux, peuvent écouter avant tout « Dark Side » et «Meddle ». 6.5 étoiles si j'avais pu.