ONE MORE TIME…
6.4
ONE MORE TIME…

Album de blink-182 (2023)

Je n'ai jamais aimé les gens qui convoquaient le fait d'être fan d'un artiste pour rendre leur critique plus légitime aux yeux du lecteur. Au contraire même, leur engouement montre un manque d'objectivité de leur part. Plus les artistes en question ont de la bouteille, plus ils sont nombreux et toxiques. Pourquoi je commence cette critique ainsi ? Pour la simple et bonne raison que l'album essaie de jouer sur la nostalgie, je vais donc faire abstraction de cette drague apparente envers les fans et le juger en tant qu'album, se tenant devant nous en 2023.

Avant la sortie de l'album, à chaque extrait publié, j'étais de plus en plus retissant, je me demandais : quelle est la proposition de l'album à part une réunion ? Eh... Je n'ai toujours pas trouvé la réponse à ma question. Contrairement à Neighboorhood sorti en 2011 qui marquait la fin de leur premier hiatus de 2003 et semblait proposer une œuvre musicale à part entière, One more time..., après un hiatus entre les trois membres clefs de près de 10 ans semble se disperser partout ET en même temps, semble proposer quelque chose de plutôt uniforme, paradoxal non ?

Il y a peu de fulgurances dans l'album, peu de "ah chouettes sonorités", peu d'ébats, ça bande mou pour reprendre un vocabulaire proche du groupe. Anthem Part 3, Dance with me, Terrified ou encore Childhood font plutôt plaisir, rendent compte de qualités très différentes, mais se rejoignent dans l’efficacité mais le reste... est très plat en somme.

Parlons de l'éléphant dans la pièce, le morceau éponyme, à savoir donc, One more time. Je n'ai pas eu l'engouement que d'autres ont pu manifester, peut-être justement parce que la nostalgie, je m'en bats les couilles. La musique est même plutôt mal écrite (elle commence par "strangers, from strangers into brothers, from brothers into strangers once again". Effrayant de simplicité, quelle émotion ça vous fait ? Pas d'image, pas de subtilité qui pourrait donner un deuxième sens aux paroles, bon. D'ailleurs, c'est sur ce morceau que l'on voit le plus une inégalité dans l'écriture des musiques entre Mark et Tom, Mark étant plus subtil que ce dernier. Le morceau n'explose pas, on reste sur une ballade classique, un peu passe partout, le morceau n'a pas de place significative dans l'album, vraiment, c'est gâché. Note intéressante cependant pour le piano convoqué, qui manquait dans les derniers albums de Blink selon moi.

Quant aux autres morceaux, en vérité, c'est très moyen. Il y a le retour des musiques à blagues qui durent une trentaine de secondes, à passer. Certaines font le taf sans plus, sympas à l'écoute, c'est le cas de When we were young (même si trop de refrains, le potentiel est gâché malgré un super riff de guitare), Turpentine est intéréssant, notamment dans le mixage et le pont entre le passage entre Tom et Mark dans le morceau. Le pire morceau de l'album reste Fell in love. Quelle infamie, ce rythme, ces "clap clap" réguliers et sans âme, ces "Nananana", à gerber.

Côté technique, le mixage de l'album est extrêmement irrégulier et souvent mauvais. C'est Travis Barker, batteur du groupe, producteur rodé de beaucoup BEAUCOUP de punk-popeurs contemporains (kenny hoopla, machine gun kelly...). Parfois le mixage est compressé jusqu’à la moelle (Anthem part 3, Fell in love), et parfois non (Dance With me). Parfois ça bave et il y a des pertes (When we were young, Childhood) et parfois non (Other side). Parfois c'est de la bouillie où voix, guitare, basse et batterie sont sur le même niveau (Fell in love, Blink wave, Turpentine) et parfois non (Dance with me, One more time). C'est irrégulier et avec un casque audio ce changement constant fait mal au crâne.

Enfin, pour terminer, je trouve que cet album manque de consistance, manque de cohérence. Grand fan de transitions, d'interludes ou d'évolution, ce n'est pas cet album qui va me rassasier. Aucune transition entre les morceaux, on dirait une mixtape ou que l'album a été construit comme un ensemble de singles à minima. La seule interlude qu'il y a est Hurt, bien qu'agréable à l'écoute (même si ça sonne très "Angels and Airwaves"), qu'est-ce qu'elle fait là ? Elle fait la transition entre rien et rien, elle n'amène pas un morceau particulier, ni n'adoucit le précédent, elle est là, et c'est tout.

Un album moyen donc, manquant de beaucoup de choses, pas horrible mais très oubliable dans l'ensemble malgré certains morceaux très chouettes. Tom Delonge, il me semble, disait que c'était leur meilleur travail. Je lui réponds donc humblement : non. La promesse était une belle gaule, je ne vois qu'une demi-molle.

Quickos
5
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le 26 déc. 2023

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