Depuis la Disparition en 2002, je n'étais plus revenu vers Keren Ann. J'avais bien aimé. Et pourquoi pas recommencer un peu de Keren Ann.
Keren Ann nous parle ici d'amour, parfois fatigué, à l'épreuve du temps, un peu décevant. Mais qui peut quand même tenir. Elle nous parle aussi beaucoup de Paris et aussi de la mer (plutôt moitié nord de la France, de mes ressentis. Celle qui génère une tranquille mélancolie. Elle parle aussi d'un certain plaisir de la solitude (quand il est choisi, bien évidemment). Celle qui préserve de la brutalité extérieure.
Le tout sur une musique d'une belle élégance. Rien n'est en trop, rien n'est trop de façon générale. Un peu de pop française, genre Biolay ou Hardy, celle douce et élégante. Une musique à la fois classieuse et chaleureuse. Elle mixe allègrement de l'acoustique et de l'électro mais toujours harmonieusement distribué. On ne va pas faire péter les watts ni les oreilles.
Tout ça pour donner dans les grandes lignes une mélancolie mais avec beaucoup de lumière, de chaleur. Une douceur tranquille, quand bien même la vie, c'est pas du kiwi. Tout est subtil, soigné, élégant sans être sophistiqué outre mesure.. Tout est comme légèrement assourdi, coconïfié.
J'ai apprécié l'album, certes, mais ça manque peut-être un peu d'aspérité, de surprise, de volonté de renverser la table.