Autour de l'an 2000, j'avais un ami qui me disait à juste titre : "Quand on sort d'un concert de Lofo, on a envie de tout casser, et quand on sort d'un concert de la Mass, on a envie d'embrasser tout le monde". Cette maxime n'a jamais été aussi vraie, en ce qui concerne Lofo, que sur cet album (et, plus tard, sur "Mémoire de singes").
Par rapport au premier album, tout ici est plus brut, plus sérieux, plus rageux. Cela donne des titres excellents, tels que "Jazz trash assassin", "La chute", "Bon à rien", et "Arraché".
Par ailleurs, si on s'arrête aux 2 premiers albums de Lofofora (celui-ci et "Lofofora"), au niveau des thèmes chers au groupe, ces deux opus contiennent tout. Les textes qui suivront seront très bons, les musiques évolueront (et mes notes remonteront), mais il n'empêche que les thématiques sont toutes là, et qu'elles ne se renouvelleront pas par la suite. Rien que pour ça, cet album placé dans son contexte, présente un intérêt fort et s'écoute avec plaisir.
Enfin, toujours du côté des atouts de cette galette, on sent plus de maîtrise que sur l'album éponyme, et la voix se fait parfois murmure ce qui surprend agréablement.
À côté de ça, je n'aime pas certains textes (tels que "Amnes' History" et "Macho blues", que je trouve presque "indignes" de l'intelligence du groupe !), et je trouve que nos comparses cèdent parfois à la facilité (le riff de "Mental urbain" est calqué sur celui de "Macho blues" ; la reprise de "Vive le feu" est dynamique mais l'original se suffisait à lui-même)...
Donc au final, c'est un bon album, qui mérite d'être redécouvert, mais qui comporte des points faibles.