New York was his town and it always would be

Gershwin dans les années 20, c'était Jay-Z. Un mec à la cool issu de la minorité qui décide de créer une œuvre populaire mais néanmoins ambitieuse en mélangeant des éléments de la musique classique et du music hall. Bon pas vraiment comme Jay-Z, plutôt comme Dr.Dre ou Timbaland. Jay-Z, c'est Bernstein. Un mec doué qui va gagner plein de tunes et devenir le roi du monde. Et diriger l'orchestre philharmonique de New York. Gershwin et Bernstein sont deux des innombrables raisons pour lesquelles je comprendrai jamais les antisémites.

L'analogie a assez duré mais c'était pour expliquer vite fait en quoi une pièce classique pour piano et orchestre de 16 minutes est un des morceaux les plus efficaces et immédiats qui existent. Rhapsody In Blue est un tube pop avant l'heure. D'une simplicité affolante, empli d'une beauté cinématographique évidente, ce mastodonte dont on a pas besoin de se fader 334 écoutes pour en apprécier les contours a marqué à tout jamais l'histoire du cinéma. Et la mienne par la même occasion.

Vous l'avez sûrement déjà entendu dans 334 films mais c'est dans Manhattan que son utilisation est extraordinaire. Associé à tout jamais au New-York en noir et blanc et à Woody Allen qui explique que fumer c'est cool pour se donner un genre. Ce film me doit 7 ans de cigarette (j'ai arrêté depuis). Et puis il y a ce piano magnifiquement martelé par Leo Bernstein, la clarinette introductive et les monuments orchestraux associés à tout jamais au pont de Brooklyn.

Quatre ans plus tard, on passe de New-York à Paris. La vision est donc forcément plus cliché : rien qu'en fermant les yeux on imagine klaxons, mimes et baguettes. La vie de Gershwin en 1928 : le mec le plus cool du monde dans une des capitales européennes les plus effervescentes alors que le reste du monde est en flammes ou en faillite. Plus subtil que le précédent, An American in Paris n'arrive jamais à atteindre le niveau de grandeur de la précédente. Mais c'est quand même cool de la part de Bernstein d'avoir choisi ça comme face B.