Rien 100 rien
5.4
Rien 100 rien

Album de Jul (2019)

 Sur Senscritique, Rien sans Rien est le premier album de Jul à dépasser la moyenne. Dans les commentaires, on lit “Le Jul-bashing c'était “marrant” au début. Plus maintenant”. Alors en effet, certains ont profité du bashing général pour ne jamais écouter ce que produit le marseillais sans pour autant ne pas lâcher un petit comm’ haineux à chaque post sur les réseaux le concernant. Histoire de ne pas rester moi aussi dans l’injure gratuite et pour retrouver mon esprit « Le Blog Qui Réévalue Le Mauvais Goût », je me suis lancé dans l'écoute de cet onzième album studio… en six ans.
Il y a une chose sur laquelle la majorité est d'accord, Jul est ultra-productif. Quand je lance la galette, je remarque d’ailleurs que je suis parti pour « 33 PUTAINS DE TITRES ». Bon, il s'agit de la réédition, vous ne m'en voudrez pas, je me contenterai de la version classique à 25 pistes. Parce qu'au bout de 2,3 titres, je sature déjà.
On me vendait une évolution, j'ai du mal à voir ce qui s'est amélioré depuis « Wesh Alors », « My World » ou « L'Ovni ». La production ? Elle est seulement devenue moins kitsch ; on a toujours le droit à ces BPM élevés pour du rap, ces instrus minimalistes tournant sur un gimmick en boucle, sur lequel sont apportés très peu de variations et cet usage extrême de l'auto-tune, qui en rebutera plus d'un, mais qui lui a fait trouver sa voix (c’est toujours mieux que les accents bizarres qu’il prend par moments). Dans le style, on retrouve encore et souvent ce mélange entre zouk et trap ; rien de nouveau sous le soleil de Marseille. A son meilleur (comme sur « Faux Poto »), les plus nostalgiques aimeront entendre du bon rap FR old school.
Les paroles tournent principalement autour du shit, de soirées, de jeux vidéos (GTA à Fifa), de Netflix (le bonhomme semble amoureux de Tokyo de La “Casa Del Papel”), d'armes, de faux-semblants, et d'habituels clichés de banlieues, regroupés sous le thème « Je raconte ma vie », alors qu'il ne raconte en réalité pas grand chose. Forcément ça va trouver son public, généralement des ados de quartiers ou des adultes ayant gardé le même niveau, cannabis aidant. D'autres un peu plus aisés écouteront ça au millième degrés, un peu comme on écoutait Fatal Bazooka, Gomez et Dubois ou Faf’ Larage dans les années 2000. Il faut avoir gardé son âme d'enfant pour apprécier ces hooks idiots style « nanana », « viens on fait la bagarre », « Ratata », « Ju-Ju-Juuul » et certaines paroles régressifs à base de bobo, doudou et popo (pooo). Je vais m'arrêter là car on va m'accuser de « mépris de classe ».
Bien sûr, les plus jeunes se retrouveront dans cette musique. La preuve, on l’entend maintenant partout, d’autres ayant repris le style du bonhomme à leurs comptes. Ce que je regrette, c'est qu’elle n'élève pas leurs âmes ; aussi bien au niveau des paroles que musicalement. Et pourtant, il ne cesse de nous le rappeler ; il est devenu riche et célèbre ! Ben explique leur comment, qu’est-ce que ça fait, développe, rentre en profondeur au lieu de tout le temps gratter la surface ! Car pour l'instant, l'évolution de Jul n'est que superficielle.
Strangeman57
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le 26 juil. 2020

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