Soleil noir
7.2
Soleil noir

Album de The Arrs (2012)

The Arrs, géant de la scène hardcore française, rempile enfin pour un quatrième album trois ans après la parution de Héros Assassin, cette production couillue à souhait qui mélangeait habilement mélodies metalleuses et rythmiques percutantes, un tel succès qu'un DVD live verra même le jour l'année suivante. Pour la sortie de Soleil Noir, The Arrs verra donc le départ de Paskual et Jérôme, respectivement guitariste et bassiste, pour voir leur place prise par les deux trublions Stefo et Phil. Ces modifications faites à leur line-up, les défenseurs des droits des aliens sortiront donc un opus très osé pour satisfaire les besoins des fans en matière de brutalité. Alors ces intentions sont-elles à la hauteur des attentes des hardcoreux ayant longtemps attendu la sortie de cet opus ?


Quatre mots d'ordre qualifient cette production : déchaîné, violent, authentique et solidement burné. Le chant français permet de donner tout son charme à l'ensemble des productions. L'ouverture "Du Berceau A La Tombe" donne à voir une agressivité sans pareil, laissant présager une excellente suite, confirmée dès la deuxième chanson "L'Âme La Plus Noire" et "Mon Epitaphe", les cris de désespoir et de colère de Niko donnent une excellente idée de la puissance de son chant. "Authentiques Indignés" montre un Niko totalement débridé, scandant son animosité contre la société sans retenue ("J'emmerde tous ces fils de pute", "J'emmerde ces putains d'intégristes, bâtards de Dieu", "Je pisse sur la flamme, sur le pouvoir en place/Sur ces lauriers, ces putains d'avatars", "Putain d'insigne, putain d'emblème") là on a clairement atteint le sommet en matière d'indignation.


L'instrumental n'est pas dégueu non plus ; les riffs des guitares de Pierre et Stefo et le martèlement de la batterie par Toki alimentent l'agressivité déjà bien fournie du chant de Niko. Une grosse caisse et une caisse claire savamment tambourinée, une guitare magnifiquement construite et accordée - mais une basse malheureusement trop absente ou sous représentée - donnent à ce cocktail explosif tous les ingrédients nécessaires à sa détonation ; on retrouve dans tous les morceaux une ambiance tantôt 100 % agressive ("Authentiques Indignés", "Du Berceau A La Tombe") tantôt à une ambiance plutôt atmosphérique ("Paranoia", "Farenheit") (conservant la voix gutturale de Niko). Même si la voix de celui-ci n'est pas toujours très nette car mise au deuxième plan au profit des instruments.


Et ce n'est pas tout ! Car en plus de nous offrir un son de qualité, ces cocoricoreux nous prouvent qu'ils ne sont pas des tanches en culture générale ! "1781" fut la date d'un des nombreux internement en asile psychiatrique du Marquis de Sade pour ses nombreux déboires et excès libertins, la chanson parlant de plus succinctement de l'acte sexuel ("Le plaisir de jouir sur son corps"...), et "Amants Damnés" fait référence à des figures romanesques comme Roméo & Juliette, Des Grieux et Manon Lescaut, etc. bref, les membres de The Arrs sont culturés, y a pas à dire.


Pour conclure je ne saurais qu'affirmer que The Arrs est sans doute l'une des plus belles perles du metal hexagonal, et vous recommander chaudement ce groupe et en particulier cet album, que vous soyez fan de musique extrême ou en quête de beautés musicales. Ce groupe vous donnera entière satisfaction.


(Critique écrite sur Spirit Of Metal le 09/07/2014)

Aldorus
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le 15 mai 2016

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