This Is Not Anthrax

Sur cet album (et sur les trois suivants), Anthrax, groupe phare du thrash (étant même considéré comme faisant partie du Big Four), tente de se réinventer en flirtant avec cette sortie de groove metal grungo-mélodico-alternatif. L'initiative mérite au moins d'être saluée.

En effet, dans la pratique, le nom affiché sur la pochette est la seule chose qui puisse nous permette de savoir à qui on est censé avoir affaire. Il est facile de renier la parenté d'un groupe envers un album dès que celui entreprend de changer les choses (qu'on l'aime ou pas), mais sérieusement, ce qu'il y a sur cet opus, ça ne m'évoque pas Anthrax un seul instant. Quand je pense à Anthrax, je ne pense pas à John Bush et à ce son si influencé par ce qui se faisait à l'époque (Alice in Chains, Soundgarden et Pantera sont manifestement passés par là).

En choisissant de s'offrir les services de John Bush au détriment de Joey Belladonna (déjà, si le but était d'offrir un truc encore plus mélodique, faudra m'expliquer l'intérêt de l'avoir viré, le mec aurait pu chanter dans un pur groupe de heavy trad, c'est d'ailleurs pour ça que certains peinent à percevoir Anthrax comme un réel groupe de thrash et doutent de sa crédibilité en tant que membre du Big Four) et en optant pour ce groove / alt-metal vaguement grunge au détriment de son speed / thrash mélodique à souhaits, Anthrax a perdu ici sa singularité.

Bon et que ce ne soit pas du Anthrax, ça passerait encore si ce truc n'était pas si fade et ennuyeux (des groupes qui auraient dû changer de nom passé une certaine période, ça n'est pas si rare que cela). Loin de moi l'idée de vouloir surestimer la bande de Scott Ian qui est loin d'être mon groupe de thrash favori, mais quand on est face à du vrai Anthrax, on ne peut que reconnaître qu'au moins, ça dégage quelque chose, qu'on aime ou pas (encore une fois, c'est justement ce quelque chose, cette singularité en tant que groupe du thrash, qui peut rebuter au départ).