Sous le nom de Destroyer se cache en fait Daniel Bejar, le leader de The New Pornographers. Si vous ne le connaissiez pas, c’est normal ; le canadien n’a pas encore trouvé beaucoup d’échos chez nous. Ce quatrième album fait donc figure de séance de rattrapage. En résumé, la première impression qui vient à l’esprit est celle d’un Bowie qui aurait rencontré Pavement, le premier pour les compositions ( « the sublimation hour » tout droit sorti des années 70) et les seconds pour la production plus low fi. Même si à la guitare folk, panoplie habituelle du songwriter, Bejar adjoint un piano droit, très bastringue. Et puis surtout il y a cette voix, nasillarde, originale, un timbre qui doit autant à Dylan (le premier « streethawk aurait pu être écrit par le grand Bob) qu’ à Billy Corgan ou à Brett Anderson. Vous imaginez le mélange ou en tout cas, vous essayez ! Cela donne une vrai personnalité à ce songwriting par ailleurs assez classique. Que retenir ici ? « Virgin with a memory » à la beauté simple qui retrouve l’essence d’un folk américain de bonne facture. Le Canada n’est pas loin de l’ouest américain. La longue montée de « The bad arts » et sa guitare claire. L’efficacité de « the very modern dance » où la voix de Daniel se métamorphose en celle de celle de Brett de Suede et où le piano rappelle étrangement Supertramp. La fin de « Street hawk II », plate-forme de lancement idéale pour les étoiles. Quelques moments de magie dans un monde conventionnel.

denizor
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le 27 sept. 2016

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