Enregistré en concert au Paradiso d'Amsterdam ainsi qu'à L'Olympia de Paris, Stripped est un live assez particulier des Stones, conçu dans un esprit unplugged et proposant, en cette année 1995, des chansons assez rares et méconnues du groupe, en plus de quelques reprises.
Capté durant la tournée suivant le réussi Voodoo Lounge, il n'en contient pourtant aucune chanson, le groupe se concentrant sur son répertoire acoustique et préférant se tourner vers quelques pépites datant essentiellement des ères Mick Taylor et Brian Jones. Derrière cette pochette sobre en noir et blanc, le groupe se révèle être en grande forme, la voix de Jagger est parfaite, il sait toujours sortir l'harmonica lorsqu'il le faut tandis que Keith est toujours en forme, et que l'ensemble des Stones joue en parfaite osmose. D'ailleurs, on peut constater que le groupe a trouvé le parfait remplaçant à Bill Wyman avec le discret Darryl Jones, montrant une très bonne entente avec les Stones.
La force de cet enregistrement provient de l'alliage entre la forme des Stones et du choix des chansons, le groupe ne se contentant pas de les rejouer à l'identique mais plutôt de se les réapproprier. L'une des plus belles chansons que le groupe n'est jamais composé, Sweet Virginia est ici présente et toute l'émotion en est parfaitement retranscrite. Même constat pour la pépite Shine A Light, venant elle aussi du fantastique Exile on Main Street, deux des sommets de l'album où le groupe se montre sobre, sachant en faire ressortir une réelle et forte dimension. Stripped ne propose finalement aucune fausse note, et voit même les Stones se rapprocher de leurs racines blues avec des reprises de Robert Johnson (Love in Vain, déjà présente dans Let It Bleed et jadis sublimé par Mick Taylor) ou encore Willy Dixon.
Les Stones se permettent aussi de reprendre Dylan et son Like a Rolling Stone, de fort belles manières en plus, tandis que Street Fighting Man, Wild Horses, The Spider and the Fly, Slipping Away (chanté par Keith Richards himself, comme sur la version studio de Steel Wheels) ou encore Let it Bleed font partis des plus beaux moments de cet enregistrement. Le groupe semble vraiment content d'être là, avec un plaisir et une émotion communicatives, tandis que la production est parfaite, retranscrivant bien toutes les spécificités, l'émotion et la qualité de ces deux concerts. Derrière les intouchables Get Yer Ya-Ya's Out! et Brussels Affair, Stripped se place tout simplement comme le meilleur live des Stones, juste devant Shine a Light, ce qui est déjà immense.
C'est durant la tournée suivant Voodoo Lounge que les Stones s'arrêteront à Paris et Amsterdam pour y capter des enregistrements unplugged, où le groupe puise dans son âge d'or pour y délivrer, avec émotion et intensité, des pépites assez rares.
Tracklist :
1.Street Fighting Man – 3:41
2.Like a Rolling Stone (Bob Dylan) – 5:39
3.Not Fade Away (Norman Petty, Charles Hardin) – 3:06
4.Shine a Light – 4:38
5.The Spider and the Fly (Nanker Phelge) – 3:29
6.I'm Free – 3:13
7.Wild Horses – 5:09
8.Let It Bleed – 4:15
9.Dead Flowers – 4:13
10.Slipping Away – 4:55
11.Angie – 3:29
12.Love in Vain (Robert Johnson) – 5:31
13.Sweet Virginia – 4:16
14.Little Baby (Willie Dixon) – 4:00