Carole King avait déjà une longue carrière d’auteure et compositrice derrière elle quand elle a sorti en 1971 ce 2e album sous son nom. Elle avait écrit des tonnes de tubes pour de nombreux artistes, dans le « Brill Building » de New York, souvent avec son mari à ce moment-là, Gerry Goffin. Elle reprend d’ailleurs ici You’ve got a friend qu’elle avait offert à son ami James Taylor tombé sous le charme de cette chanson ou encore Will you love me tomorrow (pour The Shirelles) et A natural woman (pour l’unique Aretha Franklin). Ici, elle sort un des plus gros succès de la pop et du rock, tout simplement (n°1 des Charts pendant 15 semaines, 4 Grammy Awards décrochée par une artiste et c’était la 1ère fois, 25 millions d’exemplaires vendus jusqu’en 2015…). Au-delà des chiffres, il reste des chansons absolument merveilleuses, Carole avait quitté la Côte Est des Etats-Unis et habitait à cette époque le quartier de Laurel Canyon à Los Angeles. Elle y côtoyait toute la communauté de musiciens qui y vivait : James Taylor et Joni Mitchell ont participé aux sessions de Tapestry. Quand on écoute les chansons qu’elle a concoctées ici, on reste bluffé par les mélodies intemporelles, simples, qui ne vous quittent plus : I feel the Earth move, So Far Away, It’s too late, Smackwater Jack (plus rhythm’n’blues pour varier les ambiances). 2 titres bonus ont été ajoutés à l’album original produit par Lou Adler, comme beaucoup d’albums californiens de cette période : Out in the cold (enregistré durant ces sessions) et Smackwater Jack (live à Boston). L’influence de Carole King sur de nombreuses chanteuses et auteures est gigantesque jusqu’à aujourd’hui, par exemple Taylor Swift avec qui elle a chanté en duo en 2021, Céline Dion ou chez nous Véronique Sanson qui commence sa carrière solo au moment où sort Tapestry…Un album qui n’a rien de surfait mais qui peut vous accompagner à vie, dans plein de moments de votre existence (joyeux ou moins), c’est la force de la grande musique.