Tekeli-li
7.8
Tekeli-li

Album de The Great Old Ones (2014)

The Great Old Ones, quiconque connait un peu l'oeuvre d'H.P Lovecraft sait de quoi il est question ici, le groupe s'inspire en effet des nouvelles du grand monsieur du fantastique, pour nous livrer un black metal atmosphérique, puissant et chargé en emotion.

Les Grands Anciens, pour ceux qui ne seraient pas familiers avec l'univers de Lovecraft, sont des dieux d'origine extraterrestre, ayant bâti sur terre des cités gigantesques et oubliées, et bien qu'en sommeil, communiquent avec leur descendance et les humains par le biais des rêves... Tout un programme.

La chronique, à l'instar de l'album, suit le fil chronologique des montagnes hallucinées, et contient donc moult spoilers, vous êtes prévenus...

L'album, inspiré de la seule nouvelle les montagnes hallucinées, s'ouvre sur Je Ne Suis Pas Fou, extrait de la nouvelle, où l'orchestration se charge juste de nous mettre gentiment dans l'ambiance, avant le début des hostilités.

Antarctica nous met face à la seule immensité, glaciale de ... l'antarctique, d'abord terrifiant, oppressant, révélant petit à petit ses secrets, sa beauté, pure, immaculée, puis le secret qui n'aurait jamais du être découvert, à savoir...

The Elder Things, les anciens, en français, fossiles immémoriaux, monstrueux et difformes, dans le texte de la piste "Reflexions of the Necronomicon", issues d'un autre univers, remettant en question toues nos conceptions sur la création de l'homme, et cette découverte nous amènera au bord de la folie, si ce n'est en son antre...
Cette piste reprend la majeure partie du texte de la première, mais l'instrumentation se fait plus torturée, tortueuse et délétère. Ces deux premières pistes sont marquées par le jeu incroyable de batterie, frénétique quand il le faut, plus lent quand l'ambiance se fait plus lourde, et des guitares au jeu complémentaire, spatialisé, qui nous entoure, intouchable, mais présent.

Awakening vient poursuivre le travail, s'ouvrant sur un passage lu, qui nous situe à un moment précis de la nouvelle, où le narrateur trouve son camp dévasté. Et le titre, éveil, dans la langue de Molière, nous fait comprendre ce qui vient d'arriver. Chose assez géniale, le titre alterne entre le point de vue de la chose découverte et réveillée, et celui du narrateur, pour finir par un chant mystique, au moment où la bête, libérée et ayant réglé leur compte à ses ravisseurs, regarde les étoiles, d'abord, puis la gigantesque cité qui abrite ses semblables.

Vient ensuite The Ascend, instrumental, où on se trouve à flanc de montagne, le blizzard nous lacère à la fois les oreilles, la peau et les os, avant la libération, le sommet finalement atteint, le vent qui se calme, pour un repos qui nous semblera salutaire, avant la découverte de ce qui se cachait derrière les montagnes.

Behind the Mountains, morceau fleuve, de presque 18 minutes, ou nous est montrée la cyclopéenne cité des anciens, ruines pleines de majesté et de mystère, décrite comme non euclidienne ( Lovecraft utilisera cet adjectif mathématique dans plusieurs nouvelles ). Gigantesque, on y découvre les origines de nos découvertes, des Anciens disparus, ainsi que de leurs serviteurs, créés de toutes pièces par ces derniers. Dans cette ruine, toutes nos questions trouvent une réponse, y compris celle qui nous fera perdre la raison.

Les serviteurs, les Shoggoths, sont toujours là, vivants, maîtres incontestés et incontestables de la cité, y vivant une vie faite d'atrocités innommables, singeant leurs créateurs depuis longtemps absents.

Il nous faut donc fuir, pour sauver notre vie, et confier à un monde incrédule ce à quoi nous avons été confronté, et toujours en commençant notre témoignage par je ne suis pas fou, de peur d'être moqué, ou bien enfermé...

Un très bon album, qui malgré des titres assez long, ne lasse pas, bien au contraire, cette vision de la nouvelle est très proche de l'esprit de Lovecraft, abstraite, n'en dévoilant jamais trop, tout en donnant la chair de poule, imaginant les horreurs indicibles cachées derrière les montagnes de l'antarctique. Mené par des musiciens de très grand talent, cet album, est pour moi, un des meilleurs du début de l'année 2014

Créée

le 14 oct. 2014

Critique lue 308 fois

3 j'aime

Critique lue 308 fois

3

D'autres avis sur Tekeli-li

Tekeli-li
Hororo
8

Critique de Tekeli-li par Hororo

Le metal français a finit sa traversée du désert. Des décennies a être synonyme de médiocrité pour que finalement les Gojira et Deathspell Omega viennent prouver au monde entier qu’il y avait aussi...

le 27 mai 2014

2 j'aime

Tekeli-li
SombreLune
8

Attention à la marche !

Il est intéressant de se poser une question lorsqu'on prend le pari de mettre en musique les univers de Poe ou du maître de Providence Howard Philips Lovecraft : sera-t-on à la hauteur ? Pas mal de...

le 26 déc. 2020

1 j'aime

Tekeli-li
SGallay
7

Critique de Tekeli-li par Stéphane Gallay

J’ai parfois l’impression qu’une grande partie de mes goûts culturels peuvent se résumer par « je n’aime pas X, mais… » Exemple concret: je n’aime pas H.P. Lovecraft, mais Tekeli-li, album du groupe...

le 11 avr. 2015

1 j'aime

Du même critique

Sons of Northern Darkness
Glandalf_Le_Gui_Smoo
9

Intense, surpuissant, indispensable !

Quand on pense à IMMORTAL, dans un premier temps, on pense à trois pandas à l'allure ridicule posant d'une manière tristement risible avec des haches ou autres instruments de musique à l'allure...

le 10 août 2014

8 j'aime

V . Halmstad
Glandalf_Le_Gui_Smoo
9

Excellent, beau et terrible à la fois.

42 minutes, c'est la durée de Halmstad, et 42 minutes pour six titres, aux vues des standards actuels, c'est long, mais 42 minutes, ça passe à la vitesse de l'éclair, comme quoi,les choses ne sont...

le 13 oct. 2014

6 j'aime