And when our favorite surfing song comes on / We always let them know it's "Totally Rad!"

Chronologie The Beach Boys - Part. 25 :

https://www.senscritique.com/liste/chronologie_the_beach_boys/4141338

Il se passe 5 ans entre la sortie de "Keepin' The Summer Alive" et celle de ce "Beach Boys" (1985), ce qui est de loin le plus grand laps de temps entre la sortie de 2 albums depuis la création du groupe. Entre temps les membres ont essentiellement travaillé en solo comme Dennis, Carl et Mike , Dennis est bien sûr malheureusement décédé en 1983 et Brian était à ce moment là en pleine emprise imposée par son fameux psy, qui le coupait du groupe et de sa famille, et on imagine mal comment la bande aurait pu se concentrer sur un nouvel album ensemble dans ces conditions. Pourtant, ils rempilent en 1985 pour sortir un nouvel opus, vraisemblablement motivés par le succès de la sortie de certaines compils, et par des concerts qui ont rassemblé énormément de mondes, rappelant ainsi l'affection constante que de nombreuses personnes leur portent encore...

L'idée est clairement de recycler la formule du groupe dans le contexte des années 80, et ils sont pour cela aidés par le producteur de Culture Club , Steve Levine. Celui-ci apporte son savoir faire pour actualiser le son du groupe selon les standards pop de l'époque, à grand renfort de boites à rythme, synthés omniprésents, voix enrobées dans un écho artificiel et solos de sax cheesy à mort. Et honnêtement, si on avait écouté que les 4-5 premiers albums des Beach Boys uniquement, puis qu'on était passé directement à celui là, on verrait clairement la continuité de la démarche, des morceaux pops ensoleillés, fun et sans prétention, des harmonies bien réalisées et des thématiques d'une légèreté vivifiante, et on se dirait que c'est totalement cohérent et très appréciable à l'écoute...

Mais le problème , c'est qu'on a écouté les albums nous. On connait les sommets de composition que le groupe a atteint entre 1964 et 1977 (au bas mot), du coup face à ce "Beach Boys" (1985) c'est quasiment impossible de s'y retrouver... Encore une fois ce n'est pas désagréable, et il y a quelques morceaux franchement bons comme par exemple le "It's Gettin' Late" de Carl écrit avec Myrna Smith, sa partenaire de composition sur ses albums solos. "California Calling" est le morceau le plus gimmick de tous et aurait pu être ultra casse gueule, mais rien à faire je trouve la formule bien utilisée et vraiment cool à l'écoute malgré le copier coller grossier de "Surfin' USA". Je sauve aussi sans soucis le "I'm So Lonely" de Brian , voire le single "Getcha Back" de Mike et Terry Melcher, duo qui va être responsable de la tournure du groupe vers les années 90, tant décriée par les fans.

Mais pour le reste je trouve ça quand même compliqué , malgré l'aide de Boy George sur "Passing Friend" et de Stevie Wonder sur "I Do Love You" , où Carl fait de son mieux mais qui ne sont vraiment pas dingues je trouve... On alterne entre le pur pilotage automatique et le trop fade pour être intéressant, mais trop qualitatif pour être considéré comme raté. Bruce fait du Johnston, Mike fait du Love, Al et Carl s'en sortent plutôt bien au lead sans atteindre leurs meilleurs moments et Brian est à 10% de ses capacités d'écriture (ce qui est largement suffisant pour être bon) mais a au moins retrouvé un niveau correct au chant (ou en tous cas c'est ce que la production nous laisse croire).

D'un côté c'est vraiment dommage de voir le groupe confirmer son fonctionnement purement mécanique amorcé depuis l'après "Love You" et nier toute volonté d'expérimenter et de proposer quelques chose de nouveau et vraiment personnel, d'un autre côté vu l'état du groupe à ce moment là on peut presque d'estimer heureux d'avoir un résultat aussi cohérent et potable. Enfin, heureusement qu'ils n'ont pas sorti un album de ce calibre par an à ce moment là, sinon pas sûr que je sois allé au bout de l'intégrale...