Johnny 666

Personne n'aime la combinaison de ces 3 chiffres. Ils symbolisent le malin depuis qu'on en a fait le nombre du diable. Personnellement, je n'en ai absolument rien à foutre. Aucune peur d'aller cuire en enfer et aucun espoir d'aller m'asseoir sur un nuage. Et tant qu'à être dans le surnaturel, tout ce que je souhaite est de revoir des gens que j'aimais après le passage terrestre. Si c'est en Sibérie céleste, je m'en cogne. En autant que je puisse les revoir. Que ce soit la colère de Dieu ou Belzébuth en personne qui veulent me châtier pour une raison que j'ignore car je crois être dans le droit chemin, rien à secouer non plus. Au contraire, j'aimerais avoir une petite discussion. Histoire de leur dire ce qui me fait chier ici.

Slipknot ne fait habituellement pas dans la dentelle mais ne va pas non plus dans le démoniaque. On y ressent de la rage, de la contestation mais on se tient à l'écart de satan. Par contre ici, à ce que je comprends, il s'agit plutôt du démon à l'intérieur de soi qui fait surface. C'est d'ailleurs ce qu'il y a de beau avec la création. On peut revêtir un rôle et s'en dédouaner une fois la performance terminée. Masques aidant, on titille l'enfer de nos paroles et de nos propos sans travestir notre nature. J'ai déjà évoqué le sujet avant, croyant pertinemment que nous transportons en nous les deux faces contraires. L'humain peut être capable du très haut mais aussi du très bas. Tout comme Dieu et Satan...

Sans être un fanatique, le côté sombre m'a toujours fasciné un peu. Parfois, à travers la version du "méchant", certains arguments se tiennent et, sans excuser la cruauté, expliquent en partie les motivations de celui-ci. Souvent, tout dépend de l'œil qui regarde pour interpréter le mal. Le meilleur exemple, selon moi, se rapporte aux avocats. Les 2 camps jurent sur la bible de dire toute, juste, rien que la vérité. Pourtant, combien de mensonges proviennent de chacun pour expliquer les gestes. Que penser des avocats de la défense qui savent de source sûre que le client a bel et bien étranglé sa femme mais qui assure sa défense quand même et réussissent parfois à le faire innocenter? Ça, c'est être une merde. Possiblement pire que l'accusé. À mon avis, ça tient du pacte avec le démon...

S'il fallait trouver chez moi des traces de ce Lucifer à la con, il se situerait à quelques niveaux précis. La violence en premier lieu. Hors de tout doute que cette partie de moi se retient et ce, depuis mon enfance. La vengeance. J'ai quelques ennemis qu'il me faudrait voir souffrir. Pas gratuitement, loin de là. Si j'expulse la vengeance, c'est que tu l'as mérité et que tu es une merde. L'auto sabotage. Je peux facilement verser dans un masochisme de course lorsqu'il est question de me faire souffrir à la place de l'autre. Le venin. Chose intangible que je ne possède absolument pas de par ma nature mais que je souhaiterais explorer sur quelques trous du cul. Lentement. Que la torture soit longue afin de bien imprimer le message dans la tête de l'autre, de l'impregner de manière creative du venimeux en moi pour qu'à l'image d'une marque au fer rouge, le souvenir demeure en mémoire. Et finalement, l'absence d'empathie. Cette qualité que je possède arrive parfois à tellement me pourrir la vie que j'aimerais connaître son absence. Devenir froid et sans émotion et entrer le couteau dans la plaie en faisant tournoyer la lame tout en entendant l'autre fils de pute crier pour implorer une pitié qui s'est fait la malle. Tu as voulu faire chier? Maintenant, essaie de marcher adéquatement pauvre déchet...

Visiblement, il existe une tare en ce qui concerne ma personnalité. Du haut de mes 6 pieds, je suis d'une extrême gentillesse, trop pour ce que l'autre le mérite. Je m'attends logiquement à ce que mon prochain fasse de même. Ce qui est rarement le cas. Or, intérieurement, ça bouille, ça rage , ça chie, sachant que la réciprocité ne soit jamais au rendez-vous. Du coup, toute la bonté, au départ, que je voulais offrir, se transforme en amertume dangereuse. Je t'offre un câlin et toi, tu me poignardes. Tu vas brûler, je te jure...

Tranquillement, ma douceur fait place à l'animosité. Bonne pomme commence à devenir fruit venimeux. Le danger premier demeure l'accumulation. Quand ça va péter, on parlera d'annihilation plutôt que de vengeance. Jusqu'ici, je n'ai jamais fait mal à quiconque. Mais comme on le dit si bien, on ne doit pas tenter le démon. Car force est d'admettre...

que ça pourrait me plaire. Ce qui, commence déjà à être le cas...