THE ESSENCE par Garniax

Pour quiconque fut coutumier des soirées passées la tête dans le caisson d'une soirée techno en des temps immémoriaux, c'est peu dire que Paul Kalkbrenner n'est probablement pas un nom totalement inconnu. "Berlin Calling" était alors une institution, au point d'être quasiment un passage obligatoire, particulièrement prisé au retour des afters sans fin qui ont laissé les neurones de plus d'un sur le carreau, l'excellentissime "Feed Your Head" passait plus que fréquemment durant les trajets du lendemain, particulièrement propice aux pensées de bas étage et à la mélancolie du retour à la réalité.

C'est donc la curiosité et la nostalgie qui m'ont amené à cet album, à la recherche d'une certaine madeleine de Proust, mais en vain... En effet, j'ai plutot trouvé un album gentillet, parfois insipide, mais qui ne mange pas de pain et ne fait pas de miettes. Rien de nouveau sous le soleil en somme, hormis un surprenant featuring avec Stromae, dans lequel celui-ci sait faire ce qu'il fait de mieux, à savoir donner le pire de lui-même. "Dreaming On", qui sample Depeche Mode ne sera pas le nouveau "Feed Your Head", dans lequel Paul K. avait réussi à sublimer "White Rabbit" des Jefferson Airplane.

Malgré tout, sans briller par son originalité, l'album s'écoute sans problème, on est sur du Paul K. classique et le fait est qu'il n'y a pas grand chose de fondamentalement mauvais, mais il n'y a pas grand chose de foncièrement bon. J'ai tout de même relevé trois morceaux assez jolis selon moi ("Cody 3000", "Die Stubernitze" et "Der Schlohreinz"), mais mon appréciation s'arrêtera la, et 3 morceaux sur 12, semble être un nombre assez léger.

Le mérite de cet album toutefois est de m'avoir fait prendre conscience que ma coupe de cheveux s'approchait de plus en plus de celle de Paul Kalkbrenner et que j'arrivais à un âge ou il est préférable que certains moments passés demeurent ce qu'ils sont, de simples souvenirs, snif.