A l'évidence, les années 1992-1994 ont joué un rôle déterminant dans mon éducation culturelle. Sûrement parce que j'avais entre quinze et dix-sept ans, et qu'en dépit de l'ingratitude de cette période de la vie, c'est aussi un moment où l'esprit se montre particulièrement fertile et réceptif.


Une fois la porte cinématographique ouverte par la découverte de Spielberg, j'ai logiquement élargi mon champ de curiosité, fauchant au passage quelques figures incontournables pour les ados de ces années-là.


Parmi elles, le cinéaste Tim Burton, et son alter ego musical, Danny Elfman. En 1993, je suis donc aux premières loges pour déguster le chef d’œuvre des deux hommes, mis en scène à l'écran par le spécialiste de l'animation stop motion, Henry Selick.


Ce film... jubilatoire ! Joyeusement macabre, pétillant, inventif à chaque plan, déjanté, émouvant. Burton et Elfman à leur paroxysme. Le compositeur convoque une large palette de folies musicales, un peu de jazz par ici, des dégringolades de clochettes par là, un accordéon mélancolique, un orchestre surexcité, des flonflons grotesques...


Si les instrumentaux assurent les transitions et l'illustration visuelle à la perfection, ce sont évidemment les chansons qui emportent l'adhésion. Pas une seule ne dépare dans le décor. L'entraînant "This is Halloween" embarque sans coup férir dans l'univers couleur nuit conçu par Burton. "Oogie Boogie's Song" est un festival de fantaisie cruelle. "Sally's Song", simple et dépouillée, attendrit et bouleverse. "What's This ?" virevolte dans tous les sens, emportant le spectateur/auditeur dans un tourbillon de gaieté et d'émerveillement...
Et ainsi de suite, le tout mis en valeur par les voix géniales des interprètes. Elfman himself en tête, qui offre sa virtuosité vocale à Jack.


Nightmare before Christmas est un véritable spectacle auditif, un magnifique opéra bizarre qui peut s'apprécier aussi bien sans les images qu'avec.
L'une des B.O. que j'ai le plus écoutées à l'époque (en cassette audio d'abord !) Elle tourne moins à présent, mes goûts et recherches ayant évolué de telle manière que Danny Elfman est désormais moins incontournable pour moi. Mais toujours une référence, ce disque en tête.

ElliottSyndrome
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le 21 avr. 2020

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