L'histoire autour de ma découverte de cet album est magique...


J'adore Zelda et bien entendu Majora's mask et son aura inimitable, dépassant les limites du média vidéo ludique. Un jeu qui continuais de me hanté, après ma découverte du la compilation Zelda de la Gamecube...

Puis un jour, internet à accouché du site tirriblefate.com, avec un masque de Majora prenant toute la page et un compte à rebours, indiquant la fameuse fin du monde de 2012. J'avais laissé tourné le site sur mon ordinateur et j'étais sortie avec des potes, me languissant déjà de voir se qu'il allait se passer à la fin du décompte. Au-delà d'être une stratégie de com' brillante, j'ai fait flipper mon père et ma soeur, qui doivent encore m'en vouloir aujourd'hui.

Oui, j'étais sortie, mais la nuit était noire et mon ordinateur affiché cette tête terrifiante avec un décompte, le fameux soir de la fin du monde supposé... Avouez que ça a le don d'inquiéter.


Une fois rentrée, j'ai pu alors profiter d'un album de réochestration et remix des musiques de Majora's Mask. Time’s End fait partie de ces œuvres qui ne cherchent pas à séduire par la virtuosité ou la nostalgie facile. Ce n’est pas une simple compilation de reprises orchestrales pour fans en manque de cuivres pompeux. C’est une descente. Un effritement. Une pluie lente qui tombe sur la mémoire du joueur.

Dès les premières notes de "Majora’s Mask", on sent que quelque chose s’ouvre.

Pas un simple thème retravaillé, non. Plutôt une porte. Un passage vers cette sensation étrange qu’on avait, perdu dans les bois de Termina, à observer la lune s’approcher sans rien pouvoir faire. Theophany ne rejoue pas Koji Kondo, il interprète, il digère, il pleure presque. La texture sonore est dense, presque palpable. Comme si la musique elle-même était couverte de poussière et de cendres.


Chaque morceau semble prolonger un souvenir, ou en réveiller un. "The Clockworks", par exemple, est une relecture hypnotique du thème de Bourg-Clocher. Mais ici, la fanfare grotesque du jeu devient une mécanique rouillée, un carillon fantôme. On entend les rouages de l’horloge, les pas précipités, l’inéluctable. C’est un thème urbain vidé de sa chaleur, hanté par le temps. Theophany ne se contente pas de nous rappeler la ville ; il nous rappelle ce qu’on y ressentait... cette course contre la montre, cette impression d’être toujours en retard, ce désespoir tapi sous les dialogues.


Puis viennent les moments suspendus. "Moon’s Tear", par exemple, est un chef-d'œuvre de délicatesse. Un piano discret, des nappes sonores humides, presque comme si la musique coulait doucement sur une vitre. On y retrouve cette fragilité, cette poésie douloureuse qui faisait la force du jeu. Pas besoin d’exploser dans l’épique. Time’s End est un album de murmures. D’échos. De choses à moitié oubliées mais encore lourdes de sens.


Et bien sûr, "Time’s End", le morceau final. L’apothéose. Qui ne cherche même pas à conclure, mais à fondre. Comme la fin du monde. Comme le masque qui pleure dans la lumière. C’est là que l’album révèle sa vraie nature... Une prière perdue pour un monde déjà effacé. Theophany réussit à capter cette chose étrange que Majora’s Mask avait su faire exister. Un lien émotionnel intense avec un monde qui ne nous appartenait pas, et qui allait disparaître quoi qu’il arrive.


Sur le plan purement sonore, Time’s End impressionne. L’orchestration est subtile, texturée, souvent minimaliste mais jamais pauvre. Il y a des nappes électroniques, des percussions discrètes, parfois des voix lointaines… C’est un travail d’orfèvre, dans le choix des silences autant que dans celui des instruments. Rien ne semble fait pour flatter l’auditeur. Tout est là pour rendre hommage, mais aussi pour amplifier l’essence du jeu. La peur. La beauté. La solitude.


C’est aussi une œuvre qui, malgré sa parenté évidente avec le jeu, peut toucher au-delà des joueurs. Parce qu’il parle du passage, de la mémoire, de l’attente, de la fin. On pourrait presque l’écouter sans connaître Majora’s Mask, mais alors, on passerait à côté de ces détails enfouis, ces respirations dissimulées dans les morceaux, comme des clins d’œil à ceux qui ont vécu cette aventure autrefois.

C’est une musique pour ceux qui ont oublié, mais pas tout à fait.

KumaCreep
8
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le 15 mai 2025

Critique lue 7 fois

KumaCreep

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Interprétation envoutante

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