Rickie Lee Jones avait connu un début de carrière tonitruant avec un 1er album en 1979 qui lui avait valu un Grammy Award l’année suivante. En 1981, « Pirates » bien que magnifique, est un échec commercial ? Dès lors, sa carrière va se faire plus discrète, entre périodes de retrait et retours plus ou moins convaincants il faut l’avouer. Elle n’a jamais retrouvé la magie de ses débuts mais continue sa carrière auteure-compositrice-interprète. En 2014, elle a même été invitée par Springstreen à venir chanter avec lui sur la scène du festival de la Nouvelle Orléans. Quand elle a sorti ce 6e album en 1993, je venais pratiquement de la découvrir avec ses deux premiers albums alors que j’étais étudiant, j’étais fan. Et j’avais bien aimé ce nouvel album. En le réécoutant plus de trente ans après, il est évident qu’on n’est pas au niveau de « Pirates », album mélancolique et sombre mais qu’il est plutôt bon. Elle est comme à chaque fois entourée d’une belle équipe de musiciens avec des artistes invités comme Brian Setzer (à la guitare sur la reprise de « Rebel rebel » et dans les chœurs de « Beat Angels »), David Hidalgo de Los Lobos, Lyle Lovett dans « Running from mercy ». Jim Keltner est à la batterie, Dean Parks à la guitare sur « Tigers ». Rickie a donc convié du beau monde. Mais c’est vrai que les morceaux dégagent aussi une certaine mélancolie voire monotonie. Rickie reste une belle storyteller avec un sens personnel de la poésie, assez cinématographique.