"Vous n'êtes pas prêts", qu'ils disaient...

Kyo est un groupe dont on aime se moquer, mais pour ma part j'ai toujours été sensible à ce qu'ils proposaient. Hormis leur tout premier disque, sorti avant Le Chemin, qui était raté, j'ai trouvé qu'ils avaient su développer leur style de pop-rock variétoche ma foi suffisamment solide pour que les morceaux me parlent, même si ce n'est pas de la grande musique.

Pour Ultraviolent, il n'y a plus rien de tout ça. Au chant, Ben n'a plus de voix. On le sait en regardant des extraits du groupe en Live depuis quelques années, il manque de souffle depuis un bout de temps, mais jusqu'à maintenant en studio, ça le faisait.

Maintenant, malgré toutes les couches d'effets au monde, rien ne peut camoufler le désastre. Il n'arrive plus à mettre des émotions dans son chant, il sort péniblement chaque note et c'est juste moche. En plus les mélodies se recyclent, Hors du temps et Ultraviolent par exemple transmettent la même humeur, c'est de la ballade chiante comme on en a déjà entendu des centaines dans nos vies. L'album est terriblement mou et niais, aucune chanson ne ressort et pour retrouver une sensation d'énergie, il faut attendre que Mdns débarque dans l'album et chante un couplet. Sauf que la chanson n'est même pas terrible donc ça ne vole toujours pas haut.

Qu'est-ce qui est arrivé au groupe ? Ils peinent à défendre les nouveaux singles pour leur promo (pas de prestation pour K17, il y a eu Hors du temps en 2e partie de soirée à la Star Academy, ça donne le niveau), semblent totalement rincés, alors que le titre du disque et la pochette ne sont pas anodins.

Je ne m'attendais évidemment pas à ce qu'ils débarquent avec un album qui sonnerait comme du Korn des années 90, mais juste qu'on sente un peu de niaque. Ultraviolent, c'est une référence à Orange mécanique, déjà reprise par Lana Del Rey pour le titre de son deuxième album. La pochette est fleurie, sans photo du groupe (c'est le 2e album où ils se le permettent), ça aurait dû indiquer quelque chose artistiquement mais ça n'a aucune cohérence avec la musique présentée.

Ce qui est consternant c'est que je me retrouve à parler davantage de choses extra-musicales qui entourent l'album parce que ça ne raconte rien, c'est plat, vide et abominablement long alors que ça doit durer même pas 40 minutes.