Un menu classique avec frites, coca, death metal, et pyramides svp.

T'appuies sur play et paf, ça fait des chocapic, comme on dit dans le milieu. Ici, pas d'intro aux notes exotiques comme sur "Annihilation of the Wicked" ou "Ithyphallic".
Sur celui-ci, on mange direct le poing dans la gueule avec un "Call To Destruction" qui traite de la volonté de certains islamistes radicaux à vouloir détruire tout ce qui prédate l'Islam sur fond de death bien bourrin, comme Nile le fait si bien.

Comme d'hab', Karl Sanders et Dallas Toler-Wade livrent le fruit de leur travail avec toujours autant de technique et de voracité, permettant de se secouer comme il faut tout en appréciant un jeu de guitare aux petits oignons. Par exemple, "Evil To Cast Out Evil" où la technicité est juste ahurissante sans pour autant partir dans la branlette guitaristique à l'excès, entre l'intro du morceau, ses riffs qui tapent, et son solo, si vous aimez la gratouille bien faite, y'a de quoi faire.
Puis on rajoute derrière un George Kollias aux fûts, qui permet aux trois autres un peu plus de liberté dans le jeu, vu qu'il peut tenir le rythme de dingouf à lui tout seul un moment pendant que Sanders fait un peu ce qu'il veut par dessus.

Mais bon, ça on commence à le savoir, Nile le fait depuis un moment sur une toile de fond égyptienne, qui est d'ailleurs un peu moins présente sur cet album. On a bien le petit interlude "Ushabti Reanimator" et les paroles qui ramènent dans cette direction, mais dans l'ensemble, le côté pyramides et compagnie est beaucoup moins présent que sur d'autres albums du groupe.
Nile ne réinvente donc pas la roue sur cet opus, mais balance du death techique chiadé et jouissif (avec de temps en temps un peu de lore antique) qui s'écoute sans accroc, sous réserve que le groupe soit votre tasse de thé.
Et c'est probablement la que se jouera votre appréciation de l'album, si vous n'aimiez pas Nile avant celui-ci, je pense pas que ça vous fera changer d'avis. Et inversement, si c'était déjà l'amour fou, y'aura pas de raison de bouder "What Should Not Be Unearthed".

Il me reste pas grand chose à rajouter, si ce n'est justifier ce 8, puisque c'est du Nile tout ce qu'il y'a de plus classique. On va commencer par la production qui est à mon goût beaucoup plus chaleureuse et précise que sur leur album précédent, ça vaut déjà une augmentation. Et puis y'a certains passages tellement jouissifs que je peux pas juste foutre un 7. Comme déja évoqué, l’intégralité de "Evil To Cast Out Evil" est à tomber. La partie post-solo sur "In The Name Of Amun" donne une impression de grandeur assez impressionnante. Mais plus encore, le dernier morceau de l'album, "To Walk Forth From Flame Unscathed" avec son passage vers la barre des deux minutes qui est juste une putain de tuerie.

Un peu comme Motorhead ou Amon Amarth, les caroliniens de Nile continuent le chemin qu'ils tracent depuis plus de vingt ans sans trop de déviations, mais le font merveilleusement bien, du coup on leur en veut pas trop.

Call to Destruction : 7/10
Negating the Abominable Coils of Apep : 7/10
Liber Stellae Rubeae : 7/10
In the Name of Amun : 7/10
What Should Not Be Unearthed : 7/10
Evil to Cast Out Evil : 9/10
Age of Famine : 7/10
Ushabti Reanimator : 7/10
Rape of the Black Earth : 7/10
To Walk Forth From Flames Unscathed : 9/10