Avec Century – 1910, Moore et O’Neill entament un nouveau cycle de la Ligue, où le fantastique et la satire s’entremêlent plus que jamais. On retrouve Mina Murray et Allan Quatermain, confrontés à une époque en pleine mutation, tandis que Londres bruisse des échos de Jack l’Éventreur, de la misère ouvrière et de visions apocalyptiques. Moore s’amuse à tisser un réseau de références littéraires et culturelles, parfois obscures, qui donnent à l’ensemble une densité fascinante, même si l’accumulation peut dérouter.
Là où ce tome m’a marqué, c’est dans sa manière de croiser la violence crue des bas-fonds londoniens avec des chansons et des fragments presque lyriques, comme si le désespoir social s’exprimait en comédie musicale noire. Cette audace donne une couleur unique au récit, même si elle peut laisser perplexe.
Graphiquement, O’Neill est en grande forme : ses traits nerveux, son goût du grotesque et du détail baroque collent parfaitement à l’ambiance décadente de cette fin de Belle Époque. Chaque planche a cette capacité de mettre mal à l’aise tout en attirant l’œil.
En résumé
Un premier tome ambitieux qui mélange satire sociale, ésotérisme et tragédie avec une inventivité certaine, mais dont la densité et les références parfois cryptiques peuvent freiner le plaisir de lecture.
✨ Un début de cycle intriguant, qui séduit autant qu’il bouscule.