J'ai bien aimé la première intégrale sur les origines des Avengers, avec Stan Lee aux commandes de la narration. C'était simple, efficace, original; bon, y'avait quand même quelques petites incohérences par ci par là, mais c'était pas bien gênant. En va-t-il de même pour cette première intégrale portant sur les origines de l'homme de fer, de la créature de métal de chez Marvel Comics?


Autant vous le dire de suite, ce fut une grande déception. Lourdingue, stéréotypé, brouillon, l'oeuvre n'est que l'esquisse de ce qu'auraient du être les comics de base; le tout a été mis en oeuvre beaucoup trop rapidement, avec une trop grande simplicité. C'est manichéen, jamais fin, parfois même un peu stupide; rien de bien grandiose, en somme.


Car même si Stan Lee se targuera de tous les titres évocateurs et honorifiques, il n'aura clairement pas mérité, avec ce titre ci, son statut de légende. Certes, ça reste original, mais les ficelles sont tellement grosses, tellement prévisibles que la lecture deviendra rapidement pénible et répétitive. Heureusement que la courte durée de chaque épisode offre un rythme plutôt soutenu au recueil, empêchant le tout de sombrer dans un ennui profond.


Le soucis viendra surtout des divers stéréotypes constamment présents dans chaque; notamment tous ces clichés sur les femmes qu'en deviennent gerbants tant ils sont primaires et stupides ( l'un allant généralement avec l'autre ). Potts est une pauvre boniche sans cervelle, une secrétaire humiliée comme la pire des femmes de ménage maltraitée; on la fait passer pour une idiote sans cervelle, pour un être humain sans culture ni intérêt. Elle n'est là que pour charmer son patron, refusant constamment les avances sans cesse plus répugnantes d'une brute de somme pourtant bien attachante.


Des clichés qui portent encore sur l'Armée Rouge et ses nations "démocratiques". Tout ce qui est rouge est mauvais, méchant, pas gentil du tout; car si vous êtes l'ennemi de l'Amérique, vous êtes forcément l'ennemi du bien. Vous êtes donc l'ennemi suprême, le mal à abattre, la maladie humaine qu'il faut exterminer. L'Amérique est donc perçue comme la libératrice d'un monde opprimé par une gangrène persistante, les efforts des plus grands héros contre les plus vils vilains.


Qui a dit primaire et banal? Moi le premier, je suis déçu par le travail de Lee, que je pensais tout de même plus sérieux que cela. Bon, ça reste agréable à la lecture et plutôt correct dans les méchants utilisés, mais le côté "tiens, allons buter du rouge en méprisant les femmes", accouplé à un aspect très "je réfléchis à haute voix et moi, le méchant de l'histoire, te déblatère tout mon plan au lieu de te tuer en deux coups", m'ont carrément gavé. Des stéréotypes toujours présents, bien que moins étouffants; ici, c'est partout, à presque toutes les pages, dans toutes les cases de dessinateurs bien entraînés. Coup raté, Iron Man se lance mal dans la course des meilleurs comics. Pas même la moyenne.

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le 25 oct. 2016

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FloBerne

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