Je me lance dans la grande épopée des Iron Man des origines (mes connaissances de l'homme de fer étant soit dans les Strange des années 80 soit dans les publications modernes), via la collection Marvel Masterworks.


Tales of suspens #39 - 50 (premier volume de l'édition américaine)
Comme souvent avec les héros Marvel, il n'est pas trop compliqué de comprendre le succès et la longévité des publications. Dès le début, la qualité est présente, le fond est là même si encore peu exploré en profondeur dans ces vallées perdues du Silver Age.


En ce qui concerne Iron Man, on a un premier épisode qui pose des fondements solides. L'histoire est connue, et excepté la transposition à l'époque moderne, on a le matériau de base du film de 2008. Par la suite, Tony Stark prend des allures de Bruce Wayne. Milliardaire, homme d'affaires et homme à femmes, il cache derrière cette façade son rôle secret d'iron man. Si la dimension super-héroïque que recouvre cet alias est évident, Lee appuie énormément sur l'aspect tragique de la chose : la plus grande invention de cet homme sert essentiellement à le maintenir en vie. Ainsi, notre héros est toujours au bord du précipice, et la dose tragique que cet élément rajoute, la tension permanente qu'elle impose, fait tout l'intérêt du titre et le démarque de ses concurrents.


La galerie d'ennemies est faible sur les tous premiers épisodes, mais plus on progresse, plus l'identité du titre s'affirme. Après un passage obligé par le monde souterrain, Iron Man se confronte surtout à des ennemies technologiques et / ou politiques. Déjà, la Dynamo Pourpre fait son apparition, avec la guerre froide en arrière plan, tandis que le Mandarin se précise comme la némésis de tête de fer.


Du côté du supporting cast, il faut aussi attendre quelques épisodes avant que Stark se voit entourer de visages récurrents. Happy et Pepper ouvrent le bal et déjà un triangle amoureux - leitmotiv de l'écriture de Stan Lee - entre dans la danse. C'est classique mais plaisant à suivre, surtout que Stark s'y implique peu, faisant passer son devoir moral d'iron man au premier plan.


Au dessin, on retrouve essentiellement Steve Dikto qui fait du bon travail pour les personnages civils. Le manque d'inspiration est toutefois flagrant sur les sur-humains. L'armure du héros fait pendant longtemps pitié, et les auteurs ont dû en avoir conscience quand on constate l'évolution progressive qu'elle subit tout du long - pour parvenir à la fin à une version très proche du modèle le plus classique.


#51 - 58
Les premiers épisodes de cette vague sont peu convaincants, en particulier le retour du Mandarin, annoncé, mais qui en définitive fait très ridicule. Aux dessins, Don Heck rate à chaque chapitre un visage et c'est agaçant - surtout quand on ne reconnaît pas le héros dans un titre éponyme.


Pourtant, les premiers intrigues sur la durée commencent gentillement à pointer le bout de leur nez, avec notamment une ennemie qui préfère rester dans l'ombre, à savoir la veuve noire. Le personnage est encore à des années lumières de ce qu'elle pourra devenir plus tard - en particulier à partir de ses aventures chez DD - mais il est agréable de la retrouver dans ce rôle de femme fatale / pure méchante / espionne soviétique.


Avec Pepper, les choses évoluent. Tony prend conscience de ses sentiments, tandis que la parfaite secrétaire, lasse d'attendre un homme qui l'ignore, choisit de le rendre jaloux. C'est vraiment du saop pour passer le temps mais ça donne une atmosphère sympathique à la série.


Vers la fin, on a deux épisodes qui remontent le niveau. Le premier correspond au pétage de plomb de Tony. C'est rare dans les comics de cette époque de voir un héros exprimer tant de sentiments - justement peu héroïques. Il y a beaucoup de frustrations chez ce héros, beaucoup de contraires et certains de ses comportements irrespectueux envers Pepper et Happy le rendent alors détestables auprès du lecteur. Si à la fin de l'épisode, il sauve la demoiselle en détresse, il n'empêche qu'on voit déjà se dessiner beaucoup de défauts que portera Stark dans les années à venir (au plus fort de sa période noire en particulier), l’alcoolisme en moins.
Le second voit l'apparition du personnage d'Hawkeye. Un ballet plaisant entre le tireur d'élite en quête de reconnaissance, la veuve noire qui cherche à se réhabiliter auprès du KGB, et Stark qui en a marre de voir tous les manants du coin vouloir saboter son entreprise ou défier Iron Man.

WeaponX
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le 30 mai 2018

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