Alan Moore s'en prend cette fois-ci à l'époque contemporaine, l'accusant d'être intellectuellement pauvre en littérature et rongée par la morosité (qu'on résumer avec une "autre sorte de 3D" : Dépression, Désenchantement et Drogue).


Ce côté dépressif se voit dans l'évolution physique et la dégradation mentale des personnages : on a Orlando l'Immortel qui devient une femme (Le Dossier Noir du même auteur révèle que c'est un hermaphrodite changeant souvent de sexe au gré des siècles), ça ne le guérit pas de la dépression suite à son burn out en Irak - où il a tué des innocents dont ses compagnons dans l'armée anglaise) ; Allan Quatermain est devenu héroïnomane et Mina Harker a été internée à l'asile pendant 40 ans (suite à son combat psychédélique dans le tome précédent - Century 1969).


La société est présentée aussi comme rongée par l'abrutissement, la saleté et le spleen (l'ambiance est morose et est chantée par une Lady Gaga aux costumes phalliques). Les Gentlemen doivent en plus se préparer au combat final contre l'ennemi prophétisé depuis les tomes précédents. Et le problème, c'est qu'Alan Moore en profite pour dénoncer la pauvreté littéraire mais en se trompant d'ennemi ;


L'ennemi antéchrist est présenté ici comme l'équivalent d'Harry Potter forcé de reprendre le flambeau de Lord Voldemort, et agissant comme un enfant junkie et pourri-gâté.


On aurait pû tolérer ce Garçon-qui-a-survécu, bien qu'il ait pété les plombs en apprenant son destin tragique (il tue ses camarades de l'école de magie, écœuré par ce futur). Mais Alan Moore décide de s'acharner méchamment dessus au point de passer pour un vieux réac' ;


"L'Antéchrist" se vante d'être dans la Bible, mais le dit comme un redneck bourré, et en plus il tue Allan Quatermain avec son zboub à yeux qui tire des éclairs ! C'est autant tragique que ridicule.


Pour défaire l'enfant maudit, les deux héroïnes restantes invoquent une magicienne un peu "spéciale" :


Elle vole à l'aide d'un parapluie, à un chapeau à larges bords et des lunettes vertes et rouges. Il est donc sous-entendu que c'est Mary Poppins, et elle DÉFONCE SA RACE À HARRY POTTER en l'aplatissant !!!


(Il y a bien des théories qui disent que Mary Poppins et Harry Potter partagent le même univers, mais c'est pas le genre de crossover que je voulais...)


Le comics se finit là-dessus, et je me demande pourquoi Allan Moore s'est acharné à ce point sur Harry Potter, alors que ce dernier est considéré comme une série culte de la littérature contemporaine et qui a permis le renouveau de l'enchantement populaire (même si c'est vrai que les derniers tomes et films étaient plus sombres et matures).


Pourquoi ne pas avoir... je ne sais pas, plutôt dénoncer Twilight à la place ? En plus, d'être une série sur les vampires produites entre 2005 et 2008 en romans (donc au moment de ce comics), c'est aussi une saga qui a beaucoup contribué à l'abrutissement et à la pauvreté littéraire contrairement à l'oeuvre de J. K. Rowling qui voulait vraiment faire rêver.


Tu t'es trompé d'ennemi ce coup-ci, Alan Moore...


Please, Alan, No More...

darevenin
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le 17 févr. 2018

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darevenin

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