2009 - La Ligue des gentlemen extraordinaires : Century, tome 3 par Jean!Bon!Puree!

Avec 2009, Moore et O’Neill referment le cycle Century en projetant la Ligue dans un monde contemporain où les prophéties apocalyptiques semblent enfin trouver leur accomplissement. Mina, Allan et Orlando, désormais usés et marqués par le temps, affrontent une époque qui ne leur ressemble plus, entre hypercapitalisme, star-système et magie noire. C’est sombre, grinçant, presque désespéré — mais toujours nourri par la verve unique de Moore.

Ce qui m’a frappé, c’est le contraste entre la démesure du propos — une apocalypse annoncée, rien de moins — et la mélancolie intime qui traverse les personnages. Mina, surtout, incarne cette perte de repères dans un monde où la culture de masse a remplacé les mythes anciens. Moore s’amuse (parfois trop) à détourner des icônes pop récentes, mais au cœur de ce chaos se joue une réflexion amère sur la fin d’un cycle, autant pour la Ligue que pour l’imaginaire collectif.

Le dessin d’O’Neill accompagne cette noirceur avec son trait toujours baroque et grotesque, saturant les pages de détails qui reflètent le vacarme d’un monde en ruine.

En résumé

Un final dense, amer et déroutant, qui clôt Century sur une note apocalyptique et mélancolique, à la fois vertigineuse et inconfortable.

✨ Un adieu brutal, mais cohérent, à une Ligue qui n’a jamais cessé de se heurter à son époque.