Petits pois carottes (avec lardons)

J'ai longtemps cru que Bouddha était simplement un homme qui,comme Jésus et via le bouche-à-oreille et un peu de chance avait fini par fonder une religion sur sa légende. Que j'avais tort, affreusement tort, Bouddha, ce n'est pas un homme, ce n'est pas une divinité ou un simple indien qui méditait, Bouddha, c'est bien plus que ça, c'est une espèce animale qui peut voyager dans le temps. Ça vous en bouche un coin hein ?

Les cons ça ose tout, les auteurs de mangas aussi, c'est même à ça qu'on les reconnait. Franchement quelle idée d'imaginer un monde post-apo où des Bouddha géants enchaînés décimeraient l'humanité pour des raisons obscures ? Une bonne idée ? Pourquoi pas, seulement, il faut comprendre ce qu'elle implique. Eh oui, il faudra bien un jour que les auteurs comprennent qu'une histoire aussi absurde et tiré par les cheveux qui se déroulent dans un décor aussi réaliste, ça ne colle pas et ça ne nous intéressera pas. Quel intérêt de me faire des révélations sensationnelles sur ses Bouddha sachant que leur simple existence ne pourra jamais me convaincre de quelconque manière, à moins d'être maitrisé d'une main de maître, ce que Hiroshi Fukuda n'a sensiblement pas. Alors ils viendraient du futur, auraient été tués par les humains puis seraient revenus dans le passé pour se venger et auraient des capacités de voyages temporels ? Mais seulement certains ? Alors pourquoi sont-ils tous là pour nous exterminer alors ? On s'en fout ? On s'en fout oui. Est-ce que Junji Itô s'ennuie à expliquer les phénomènes surnaturels se produisant dans ses histoires, non, et heureusement car c'est ça qui fait tout l'intérêt de ses œuvres, mais ça Fukuda n'a pas trop l'air de l'avoir compris

Après, il faut admettre qu'il y a certaines choses qui marchent parfois, les personnages se retrouvent dans des situations qui, sans nous faire tomber de notre chaise, peuvent parfois au moins titiller notre intérêt quant à la suite. Mais que ça s'essouffle vite, déjà de par l'apparition des Odd Geniuses qui transforme alors les combats de Bouddha, ces luttes désespérées pour survivre face à ces adversaires beaucoup plus puissants, en simple combats de shōnen simplement un peu plus violent. Et puis même si on pourrait croire que l'auteur reste au moins un peu cruel avec ses personnages et créé des vraies situations de tristesses, quel intérêt ? L'idée de permettre au personnage principal de revenir 5 minutes avant la catastrophe est assez intelligente puisque 5 minutes, c'est très peu, ça créé de la tension quant aux informations à avoir avant de revenir dans le passé, pas le droit à l'erreur ni à la mort pour sauver l'humanité, franchement, bien exécuté et j'aurais peut-être été pris dans le truc. Seulement, vu à quel point le manga baigne dans cette espèce de niaiserie ambiante, ça ne vous prendra pas 2 tomes pour comprendre que tout sera résolu et que tout le monde survivra au final et que même que tout le monde ils seront plus heureux qu'avant.

Je vous épargne les personnages navrants qui consistent en deux relations fraternelles pour le moins étrange, le type badass qui a de l'expérience, l'assassin gentil (?), la mère et le fils battu, et j'en passe et des meilleures. 5 minutes Forward est un manga fade qui se lit sans rien ressentir, même le crayon vous laissera blasé. 3 points pour l'originalité, un bon plat de cantine.