NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NAPIER !

Chez DC Comics et Marvel, il y a un amour des univers parallèle, canon ou non canon (oui, c'est compliqué). S'éloigner de l'univers officiel, c'est avoir une certaine liberté créative dans la manière d'aborder un univers. Les exemples ne manquent pas : Kingdom Come, Superman Red Son, Injustice pour en citer quelque un. Ça permet de voir des œuvres unique et plus "simple" dans les conséquences et les thématiques proposées (la mort n'étant pas quelque chose de définitif dans les comics).

Le Batman : White Knight de Sean Murphy ne déroge pas à la règle. Hypé lors de son annonce, l'idée d'un Joker redevenu normal devenant le défenseur de Gotham face à Batman, c'était un point de vue intéressant à traiter. Peut-être pas original, mais il y a toujours matière à avoir quelque chose d'excellent. Mais....

D'abord, le pitch : une énième course poursuite entre Batman et ses compares (un Dick Grayson encore Robin, et une Barbara Gordon portant le costume de Batgirl) et le Joker. Rien de nouveau, non ? Sauf que là, Batman en a marre. Vraiment. Au point de tabasser le Joker, et remplir sa bouche d'un médicament censé le faire redevenir normal. Face à cette violence vu par tous (la police, ses camarades justicier, voire Gotham tout entier, car cela a été filmé), Batman est vivement critiqué, alors que le Joker, redevenu normal et se faisant appeler Napier, a désormais comme objectif d'arrêter le Chevalier Noir, considéré comme la véritable menace sur Gotham.

Le premier chapitre annonçait bien les choses : un combat inverse entre Batman et le Joker; où l'on critiquerait les actions de Batman et ses conséquences sur la ville (encore une fois déjà vu, mais qui peut rester intéressant), avec un Batman ayant l'air d'être plus une bête qu'autre chose dans ce numéro. Ajoutez à cela le style graphique de Murphy, et on obtient un début plus que satisfaisant http://www.comicsblog.fr//images/galerie/bigimage/batman-white-knight-4.jpg

Mais, ensuite, on apprend que Napier n'a commis aucun crime majeur, en somme (meurtre, extorsion, attentat, etc), qu'il tient alors plus du comique que du véritable criminel. Que Batman est à cran pour de bonnes raisons. Qu'on part sur un univers parallèle finalement convenue dans son déroulé, avec un Napier lui-même pas aussi propre sur lui. On se concentre notamment sur la relation Harley/Napier (qui est bonne; d'ailleurs ça change de voir en Harley autre chose qu'une folle avec un amour unilatéral, sans parler de son comics), mais pas que. Le combat médiatique, la question de la pauvreté de la ville, ce ne sont que quelques exemple de chose mise en avant dans le comics, et qui sont plutôt bien traité.

Cela rend l'affrontement moins impactant, moins dérangeant; accepter un Joker/Napier comme Chevalier Blanc, alors qu'il est coupable de meurtre ? Mais que Batman serait la cause de sa folie ? Que ledit Batman, plusieurs fois, est montré comme un individu violent, face à d'autres adversaires par exemple ? Tout en gardant de possibles nuances, c'était quelque une de mes attentes. Si on reste dans des éléments plus nuancé (comme le partage de la technologie de Batman, ou les agissements de Napier), le tout est, encore une fois, prévisible. Le dernier chapitre en est la preuve.

Pour les lecteurs VF, la sortie est prévue fin 2018. Si vous êtes toujours tenté d'ici là, Batman : White Knight reste une proposition de lecture intéressante, mais qui à mes yeux, ne marquera pas les elseworld de DC. Pas à être boudé pour autant, je continue à penser que ce n'est pas en rendant le comics plus violent (une volonté de l'auteur) que celui-ci deviendra mieux.