Après un catastrophique troisième épisode, je me suis dit que le scénario ne pouvait pas être pire, qu'au moins Sente allait tirer les oreilles de ses auteurs et les forcer à pondre quelque chose d'un peu plus consistant sinon ça ne servirait à rien d'exploiter des personnages secondaires de la sorte...

Et bien c'est réussi. Enfin je veux dire, ils ont réussi à faire quelque chose de mieux. Malheureusement, ça reste d'assez pauvre qualité.

Ce qui intéresse, c'est ce personnage, Crow, charismatique, énigmatique, maléfique. Le problème, c'est qu'on comprend très vite de qui il s'agit et que les auteurs n'avaient d'autre ambition, pour ce premier volet de nouveau cycle, que de jouer la carte du mystère, révélant ainsi l'identité... 35 pages après que le lecteur ait deviné de qui il s'agit. C'est très con, parce qu'il n'y a vraiment rien d'autre à manger dans ce film. Les personnages d'Aaricia et de son nouveau Jule continuent leur petit manège, leur caractérisation est très faible (enfin, le blond, ça va encore, mais Aaricia, par contre, n'est qu'une coquille vide que les scénaristes se trimballent sans trop quoi en faire). Les situations sont assez pauvres et on s'ennuie ferme en ait. Les dialogues sont toujours aussi fins (c'est ironique). Les clins d'œil sont agaçants, que ce soit envers l'œuvre de Thorgal ou envers d'autres projets (Terminator, Lanfeust, les mangas, les comic books et... une marque de soupe !), l'auteur n'arrive jamais à se démarquer, à proposer une vision personnelle, c'est vraiment frustrant. Il reste heureusement quelques bonnes idées, Louve, même si elle n'a rien à voir avec celle présentée par Van Hamme, reste un personnage intéressant (même si l'influence Soleil se fait trop ressentir par moment).

Graphiquement, c'est le plus bel album. Déjà la couverture de Rosinski est plutôt jolie. Le dessinateur de l'album propose plusieurs jolis cadrages, mais j'en retiendrai surtout de belles lumières (un noir et blanc bien exploité) et des tons agréables (la mise en couleur est vraiment superbe, la façon de mettre la lumière et tout). Le trait de l'auteur, assez souple, est agréable. Les visages changent encore parfois, ça manque de rigueur. En revanche, pour ce qui est de la mise en scène, c'est mauvais. Les plans paraissent inadaptés à la situation (par exemple, quand Louve crie 'nooooon', ce qui, en soi, est déjà risible, il aurait été plus intéressant de construire la case sur la verticale et non l'horizontale, car cette dernière option ne met vraiment pas en valeur le fait que le personnage se sent seule, abandonnée) et font parfois sourire (on dirait que l'auteur s'inspire de la peinture classique, avec des poses figées parfois ridicules, sauf qu'il ne le fait que de temps en temps, du coup ça paraît ridicule, ce n'est pas exploité à fond).

Bref, un album pas génial, qui ne me donne pas envie d'acheter les prochains épisodes tant le scénario est bâclé (c'est vraiment ce qui me déçoit le plus avec ce spin off, la pauvreté du scénario malgré un potentiel énorme).
Fatpooper
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le 7 mars 2015

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