Comme ces derniers temps, outre Atlantique, on ne semble savoir faire du neuf qu'avec du vieux, voilà le premier numéro d'une resucée mutante qui a déjà connu plusieurs chants du cygne et autant de résurrections, à travers différents supports. Mon grand âge me permet d'avoir connu l'heure de gloire des X-Men et d'avoir lu à mesure qu'elles paraissaient les aventures de Jean Grey et du Phénix Noir; j'ai donc eu un sursaut de curiosité, plus de 30 ans et un bon nombres de films plus ou moins réussis plus tard et j'ai emprunté ce petit volume à une jeune collègue tombée elle aussi dans la marmite quand elle était petite. Autant dire que, malgré une petite rechute quand j'avais l'âge de ladite collègue et que de nouveaux dessinateurs plutôt doués s'étaient emparés de la franchise, je suis désormais complètement larguée. Pourtant, l'école pour mutants est toujours là, Jean Grey aussi, Dents de Sabre et Logan également, je devrais être en terrain connu. Mais les multiples péripéties qu'ils ont tous connues en cours de route (d'après ce que j'ai compris, des voyages dans le temps et des sauts dans d'autres dimensions, pour permettre aux scénaristes de venir coller leurs épisodes à eux dans une trame qu'on pensait fermée...) ont rebattu les cartes de façon spectaculaire. Donc, le terrain connu est en fait miné. Qu'à cela ne tienne, les dessinateurs de la nouvelle nouvelle génération ne sont pas manchots. Exception faite peut-être de celui de la 3ème histoire, résolument branchouille puisque faite avec et pour des ados. Autant dire qu'elle est difficilement encaissable pour un système nerveux peu rompu aux caprices et inepties propres à cet âge. Voilà donc une meute de mutants qui relève de la cour des miracles tout occupée à saccager sa propre école tant les égos de tous sont encore un peu bruts, pour dire les choses gentiment, quand surviennent des espèces de croisés qu'on jurerait texans tant leurs répliques sont subtiles et littéraires... Une intrigue vraiment bête, autrement dit. Le seul épisode à vraiment tenir la route est celui de Logan, bien entendu, dont la mythologie propre est bien loin de lasser. Ce poilu-là a la grâce, ça ne se discute pas !