Un jeune héros nommé Elijah L-Yys.


Une contamination Exxo-Virus qui enflamme les mondes et ravage les systèmes planétaires.


Une Reine.


Deux philosophes qui posent les Questions.


Une armée immense et destructive de MECCHAS.


Aux confins des mondes connus, le jeune Elijah L-Yys va être acheté de force à son propre père, cédé contre une poignée d'endrians à la prestigieuse armée d'Oriannamesa. Le temps presse, l'invasion Exxo-Virus étend sa contamination à travers les corps, et la Reine E-Ewa s'impatiente...


Alors, avant que le silence ne retombe sur les ruines... Avant que l'Empire des Mecchas ne devienne un Empire de soleils morts... Commencent les Guerres Immortelles !


Quand on se réclame de Go Nagai (Mazinger Z, Getter Robo, Grendizer [alias Goldorak], Cutie Honey [qui n'a rien - mais alors rien - à voir avec les précédents...], Devilman, et j'en oublie...) ou de Leiji Matsumoto (Space Battleship Yamato, Galaxy Express 999, Space Pirate Captain Harlock [ou Herlock, suivant l'accent... quoi qu'il en soit alias Albator], Queen Millennia, et j'en oublie davantage...), quand on rend hommage à ces deux-là en exergue de son ouvrage, on obtient immédiatement l'attention d'une espèce plutôt étrange et encore assez mal étudiée quoi qu'on en dise : le « fan de manga et japanime pas encore otaku (et qui ne risque pas de le devenir vu qu'il a passé l'âge depuis longtemps...) ».


Bref, des gars comme moi.


Là où on est déçu, par contre, c'est que l'ouvrage dont il est question ici donne plutôt l'impression de s'inspirer surtout de l'œuvre-phare (façon de parler...) de George Lucas, lui aussi cité parmi les deux précédents. Avant de hurler au scandale pour avoir associé des noms aussi illustres à celui-là, je me suis penché sur les dessins que j'avais complètement ignoré après avoir jeté un coup d'œil sur la couv' et lu le dernier mot du titre – ce détail à lui tout seul m'aurait fait acheté le truc de toutes façons. Quel soulagement de constater que Téhy et Fenech n'ont gardé que le meilleur de Star Wars : les visuels (ne faites pas attention à ceux qui vous disent qu'il y a autre chose dans cette franchise...).


Et quels visuels !


C'est faste, c'est somptueux, c'est grandiloquent, d'un chatoyant goguenard et bariolé, plein de souffle et de fureur, d'onirisme et d'envoutements... Les scènes de batailles évoquent irrésistiblement ces parties de WarHammer 40K ou de Battletech qui durent jusqu'au bout de la nuit (et plus si affinité...), les designs des scaphandres des marines locaux rappellent Starcraft ou Unreal II, alors que les mecchas (pourquoi 2 c ? Un seul suffit... 'Fin bref...), ces machines titanesques semblent tout droit tirées (toutes mes excuses pour employer des références obscures...) des mobile armors les plus dingues de Gundam tels que le Zero Ze Aru ou le Neue-Ziel voire, pour son gigantisme, le Gunbuster de l'anime éponyme, ou encore – plus proche de nous – les titans mécaniques de Ledroit dans La Porte Ecarlate. Quant à l'univers, s'il ne manque pas de tirer la plus grande partie de son jus de Star Wars, à grand renfort d'architectures dingues et colossales, farcies de métal ou de marbre, ciselées de bas-reliefs antiques ou constellées d'épaves rouillées, il ne va pas non plus sans rappeler l'art d'un Juan Giménez ou bien le space opera dingue de Mamoru Nagano (encore désolé pour l'obscurité...), The Five Star Stories. Avec toutes ces mec*h*aniques, on finit par se demander si les auteurs de L'Empire des Mecchas ne sont pas des regulars de /m/ sur 4chan...


L'histoire est moins « sophistiquée » mais toutefois prometteuse.


Le début laisse penser qu'une tragédie passée a, comme il se doit, changé la face de la galaxie (ou des galaxies, j'ai cru comprendre qu'il y en avait plusieurs...) : le ton y est froid, dans les formes et les couleurs comme dans les mots du narrateur, en parfait contraste avec la fureur apocalyptique qui la suit immédiatement, un premier flashback où toute l'horreur de ces Guerres Immortelles pète littéralement à la gueule du lecteur, à grand coup de suicides massifs d'enfants-clones dans une tentative désespérée d'évacuation d'un meccha en proie à ces exxo-virus qui ne vont pas sans rappeler les Créatures de l'Esprit de Final Fantasy. Enfin, on aborde le réel début de l'histoire, qui s'avère assez agaçant à cause des deux personnages principaux, des ados en pleine explosion d'hormones et donc plutôt cons. Ce qui leur arrivera dans les pages suivantes aurait dû les faire grandir trop vite, mais non, ils continuent à se montrer arrogants, prétentieux, grande gueule... C'est le seul véritable bémol de cette BD : les héros sont énervants et ont des réactions à l'inverse de ce qu'exige leur situation, pourtant déjà tragique à ce stade. Le scénariste a-t-il voulu poser un contraste entre les premières planches et la suite, afin de souligner l'évolution des personnages comme le font souvent ces auteurs de mangas dont il se réclame ? Peut-être. Espérons-le...


Après sont introduits deux (trois ?) autres personnages tout à fait curieux et originaux, au moins en apparence. C'est là que l'inspiration Heroic Fantasy de l'auteur reprend le dessus. Certains trouveront peut-être ça dommage. Pas moi. Pas pour le moment : il y a suffisamment de personnalité, d'originalité et d'idée pour faire passer la pilule très agréablement ; l'humour du jeune héros – malheureusement toujours un peu décalé par rapport à la cruauté de sa situation selon moi – y fait beaucoup. Ensuite, les mecchas partent en guerre, une guerre à la hauteur de la folie de la Reine, de sa contradiction de despote chargé de la survie de son peuple face à un ennemi implacable, à la hauteur de sa mégalomanie schizophrénique aussi certainement : un temps fort, très fort, qui parle beaucoup avec le minimum d'images et de mots, en seulement deux planches et demi. Très beau résultat, excellent cliffhanger (ou presque...) comme on dit.


Bilan : c'est plutôt court – comme la plupart des BD actuelles vous me direz – mais c'est bon. Bien bon. Bien assez pour attendre la suite avec impatience. Rien que pour les images, il faut lire ce premier tome de L'Empire des Mecchas.


Détail technico-personnel : les golgoths de 200 mètres de haut je veux bien, mais quand ils se pilotent à 1500 personnes c'est abusé. Il y a au moins un 0 de trop dans ce chiffre. Mais je suppose que ça contribue à la grandiloquence du concept, un peu comme dans la nouvelle Dans les Collines, les Cités (au sommaire du recueil de nouvelles Livre de Sang) de Clive Barker où des géants faits des corps des habitants de villes entières s'affrontent en duel pour honorer une tradition millénaire. On apprécie ou pas, mais ça laisse rarement indifférent...

LeDinoBleu
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le 22 déc. 2010

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