La relecture, ça peut faire mal quand on s'y prend 10 ans après...

Cela me fait bizarre de relire les Larcenet... je me rends compte que je ne suis plus fan. Et j'ai même peur, parce que l'auteur a longtemps été une influence... et que je lui reproche des trucs que je fais aussi et que je trouve drôles dans MES histoires mais pas les siennes. Maintenant, il faudrait que j'analyse ça plus en profondeur, peut-être percevrai-je alors que, s'il y a des similitudes, une influence de sa part sur mes récits, cela ne veut pas dire que je fais exactement comme lui : après tout, on construit un récit à partir d'outils narratifs, mais il existe des milliers de façons de les utiliser, de les exploiter.


En tous cas, ce guide, il ne m'a pas fait beaucoup rire. Il y a quelques bonnes idées mais je trouve que Larcenet a tendance à s'arrêter juste quand ça devient intéressant. En somme, sa chute, c'est presque l'élément déclencheur pour moi, le début d'une belle aventure, le début d'une avalanche de gags. Mais s'arrêter comme ça juste quand ça pourrait démarrer, ça tue le gag. Du coup, la plupart du temps, voyant que cela constituait la fin d'un épisode, je me retrouvais frustré de cette lecture, ou bien ne parvenait pas à sortir de l'indifférence par rapport à ce que l'auteur venait de me dire. Puis, al structure est assez chaotique, avec ces retours constants sur Congo Bob, personnage amusant, mais exploité toujours de la même manière, et aux punchlines peu inspirées. Reste les gags en entreprise, mais là aussi c'est trop décousu pour y prendre vraiment plaisir.


Graphiquement, il y a de chouettes choses, c'est sans doute là où l'auteur marque le plus de points. J'aime beaucoup son trait au pinceau, parfois tremblotant, mais n'hésitant pas à marquer ses pleins et ses déliés. Les tronches des personnages sont chouettes, on a aussi quelques décors sympas. Malheureusement, il y a aussi des défauts. Si les tronches sont chouettes, les expressions faciales et même le langage corporel est fort répétitif ; Larcenet répète inlassable les mêmes cadrages, y compris ceux qui fonctionnent moins bien. Certains dessins perdent un peu de leur lisibilité à cause d'une surnombre de traits inutiles alors que d'autres pages souffrent d'un manque de décors pour mieux situer les personnages (un fond de couleur unie, ça peut vite devenir lassant).


Bref, cet album n'est pas désagréable à lire, mais il faut bien dire qu'il laisse le lecteur plutôt indifférent par rapport à ce qui est raconté... Dommage, ça aurait pu être grinçant.

Fatpooper
5
Écrit par

Créée

le 14 avr. 2016

Critique lue 314 fois

5 j'aime

2 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 314 fois

5
2

D'autres avis sur Guide de la survie en entreprise

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55