Sixième tome. Le concept paraissait franchement prometteur. Des habitués, une star du X qui change de registre et dont le cinéma ne lui est pas inconnu et un unique récit subdivisé en trois actes. Pourtant, le résultat n'est pas à la hauteur de nos espérances. Légère débandade.


Le dessin est encore une fois irréprochable. Le souci majeur se pose au niveau du scénario, dont on peut lui reprocher mille choses. Sans être la catastrophe décriée par certains internautes qui lui reprochent son apologie de la misogynie, son message sexiste et maladroit, il en résulte une œuvre sans grande saveur, éculée, peut-être trop codifiée et stéréotypée, certes, mais "Doggybags", ce n'est pas un chef d'oeuvre de la littérature franco-Belge, c'est comme le définit plus précisément son créateur, une œuvre qui tente de rendre hommage à quelques belles décennies autant pour le monde de la bande-dessinée (L'âge d'or des E.C) que pour celui du cinéma (Seventies, cinéma d'exploitation), et ce, à l'aide de modestes moyens.


Le récit est similaire à l'intrigue de "Kill Bill", à savoir une héroïne revancharde qui traque ses ennemis jusqu'à la source de sa hiérarchie. Le côté nonchalant et douteux du "Rape and revenge" en plus. Attention, parfois, c'est cool. Regardez "La dernière maison sur la gauche" de Wes Craven.


Le scénario souffre d'un manque de prise de risques, du background faiblard de son héroïne, de l'absence d'originalité de son intrigue et de son dénouement frustrant et ouvert. La lecture du comics est d'ailleurs succincte, les cases laissant plutôt libre cours à l'action qu'au dialogue.


Mais ça reste cool quand même.


Le premier acte (First Blood) est une bonne entrée en matière, le second (Draw Blood) se laisse suivre mais est plutôt rédhibitoire avec le premier. Quant au troisième (Too rich for my blood), l'introduction d'un fait divers (DSK) inhérent au récit était non seulement douteux, mais le segment paraît décousu, mal incorporé et malencontreusement parodique, alors que pas du tout.


L'intérêt de l'ouvrage est réhaussé par les quelques textes annexes de Céline Tran. Ils donnent envie de la connaître en profondeur (...) et de s'intéresser à sa vie. Une biographie parallèle aurait été très intéressante! Malheureusement, sa vision sur l'industrie pornographique n'est que très peu représentée dans ce récit.


Le poster détachable en fin de recueil est très sexy et très sympathique!
Pour les curieux, le court-métrage de promotion du comics l'est tout autant et vaut le détour.


Nous ne pouvons pas vraiment noter cette oeuvre qui ne sera complétée que plus tard dans l'année avec "HeartBreaker 2", qui, à coup sûr, cassera la baraque !


En attendant, ce tome 6 ne mérite pas les critiques tyranniques et injustes du net et vaut le coup, si vous êtes un minimum fan de récits cathartiques et de nymphes sépulkres.

QuentinDubois
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le 22 janv. 2017

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Quentin Dubois

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