Depuis le premier tome, ma note ne fait que baisser à chaque volume. Je craignais donc que ça ne se répète ici mais ça n'est pas le cas.
Le récit comporte de bonnes idées, des petites aventures qui pourraient être sympas, mais le traitement est assez pauvre. Le personnage lui-même est pauvrement exploité malgré une caractérisation de base sympathique. Je trouve ça dommage, parce que ces petites aventures paraissent juste anecdotiques à cause d'un manque d'approfondissement. Quant à la fin... ça n'en est pas vraiment une, c'est juste énième remontée avant la prochaine descente. Que ça continue pour le personnage, je peux le concevoir, mais pour le lecteur je trouve ça un peu triste que l'auteur n'ait pas réussi à marquer cette fin : arrivé à la dernière page je me suis dit que ça aurait pu très bien continuer pendant 600 pages ou bien, au vu de la manière dont ça se termine, l'auteur aurait pu arrêter les frais dès le premier volume, il n'y a rien de plus au bout des quatre tomes.
Graphiquement ça reste intéressant même si je continue de préférer le premier tome qui était plus spontané plus audacieux. Ici, Rabaté cherche trop à soigner son style, j'ai l'impression, ça reste joli, mais il me manque un petit quelque chose. Même les compositions sont moins originales, moins audacieuses. Mais bon, ça reste tout de même un beau travail, ce qui sauve en grande partie la BD d'ailleurs, grâce à une maîtrise des valeurs de gris, des ombres, des lumières assez plaisante. J'aime beaucoup aussi la morphologie des personnages et la manière dont l'auteur l'exploite au travers de ses cadrages.
Bref, "Ibicus" vaut surtout pour son premier tome, après quoi ça n'est plus redite ; ce tome 4 n'apporte donc rien de plus à l'histoire et seul le graphisme, pourtant moins intéressant, sauve l'album du lynchage.